L’assemblée générale annuelle de Walmart, qui s’est tenue le 3 juin de façon virtuelle, n’a pas accouché des changements que réclamaient certains. Les actionnaires du géant de la distribution ont en effet voté contre une série de propositions, l’une d’elles portant sur une meilleure représentation des salariés du bas de l’échelle, payés à l’heure, au conseil d’administration. La demande, soutenue par des organisations telles que United for Respect et Majority Action – la première, une ONG de défense des salariés, la deuxième, une association qui promeut, au nom des actionnaires, une vision plus responsable des activités et de la gouvernance des sociétés –, avait pourtant pris plus de relief ces dernières semaines. En effet, une enquête menée en mai par United for Respect auprès de 1 500 salariés de Walmart a révélé que ceux ayant les tâches les plus ingrates ont du mal à respecter les mesures de distanciation sanitaire, ne font pas confiance à la direction pour prendre soin d’eux et sont davantage enclins à aller travailler même s’ils sont malades, du fait de leurs faibles revenus. Le tout en parfaite contradiction avec la communication officielle de Walmart au cœur de l’épidémie… Même un seul siège d’administrateur pour les salariés de la base aurait comme avantage de faire remonter l’information du terrain, que ce soit en matière de ressenti des collaborateurs ou de retour de la part des consommateurs, a argumenté la salariée qui a lu la proposition à l’assemblée générale. Mais la direction de Walmart avait contré l’argument avant même la lecture de la proposition, insistant sur le fait que des top managers visitent les magasins chaque semaine et « travaillent dur pour que la ligne de communication entre management et collaborateurs soit toujours ouverte ».