Même si le gouvernement annonce de nouvelles mesures plus restrictives pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, la fédération irlandaise du bâtiment veut continuer à faire travailler ses ouvriers. « Il s’agit d’honorer les contrats », estiment les employeurs. Vent debout, la branche bâtiment du syndicat Unite réclame au contraire de la part du gouvernement une fermeture de tous les chantiers dans le pays, assortie d’un programme de compensation des salaires déjà proposé par les syndicats. Ils se fondent sur l’initiative danoise, qui a fait l’objet d’un accord entre employeurs, syndicats et gouvernement, et prévoit, pour trois mois à partir du 9 mars, que l’État paie 75 % du montant des salaires, les 25 % restants étant à la charge des employeurs. En Irlande, un tel schéma pourrait cibler les sociétés directement affectées par l’épidémie, de même que celles qui doivent, selon les instructions des autorités, cesser leurs activités. Tous les salariés, à plein temps, partiel et en intérim, seraient concernés. Pour l’heure, cependant, « quelque 150 000 ouvriers de la construction ne sont pas en sécurité, du fait que la distanciation sociale ne peut pas y être appliquée, fait valoir Unite. Avec pour conséquence une propagation plus grande du virus ». Tom Fitzgerald, qui est à la tête de Unite pour le bâtiment, s’inquiète en outre qu’en cas de détérioration de la situation sanitaire, des employeurs responsables choisissent de fermer leurs chantiers, tandis que d’autres les laisseraient ouverts, créant par là même une concurrence déloyale, sans oublier les risques pour la santé des citoyens.