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Absenteisme au travail des réponses ciblées en fonction des situations

Rendez-vous experts | publié le : 20.04.2020 | Sidonie Tulars

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Absenteisme au travail des réponses ciblées en fonction des situations

Crédit photo Sidonie Tulars

Alors que l’absentéisme au travail progresse, les entreprises doivent aller au-delà de cette simple constatation pour trouver des solutions reposant sur une analyse précise de la situation. D’où l’importance de définir en amont des indicateurs pour cerner les salariés concernés et les raisons mises en avant. Le point avec Sidonie Tulars, consultante sénior au sein du département Qualité de vie au travail du cabinet Ayming.

En septembre dernier, Le 11e baromètre quantitatif réalisé annuellement par Ayming-AG2R LA MONDIALE a montré que le taux global de l’absentéisme en France en 2018 avait accéléré sa progression, passant de 4,59 % en 2016 à 4,72 % en 2017 puis à 5,10 % en 2018. Cette hausse de 8 % par rapport au taux 2017 représente en moyenne 18,6 jours d’absence par an et par salarié, contre 17,2 jours en 2017. Une augmentation deux fois plus forte qu’au cours des deux années précédentes. Avant de prendre des mesures pour lutter contre cette situation, il convient tout d’abord de bien préciser ce que signifie ce taux d’absentéisme. Certains employeurs confondent en effet absence et absentéisme. Or l’absence consiste à mesurer le nombre de salariés absents mais sans chercher à en connaître la raison. L’absentéisme, en revanche, s’intéresse aux raisons pour lesquelles les individus ne sont pas à leur poste de travail alors qu’ils devraient, dans un contexte donné, y être.

Il faut donc aller plus loin que la simple mesure du nombre d’absents en élaborant une série d’indicateurs : quelles sont les raisons de cet absentéisme ? Quel est le pourcentage des absences liées à la maladie, aux accidents de travail mais aussi celui des absences non justifiées ? Et comment ces données ont-elles évolué ? Les entreprises ont aussi intérêt à s’intéresser à la durée des temps d’absence : les absences de longue durée – en forte progression – sont-elles peu nombreuses ou majoritaires ? Et quels sont les profils et les métiers les plus touchés ?

Grâce à ces indicateurs, les entreprises vont bénéficier d’une photographie détaillée des caractéristiques propres de l’absentéisme qui les touche. Cette première phase est indispensable car les mesures à prendre dépendent du diagnostic qui est réalisé. Quelles sont les questions qui sont posées par cette cartographie ? Selon que ce sont par exemple les moins ou les plus de 40 ans qui sont majoritairement absents, les réponses ne seront pas identiques : si les plus jeunes arrivent en tête, il s’agit plus souvent d’une mauvaise intégration des salariés. Si en revanche ce sont les plus de 40 ans, c’est davantage un signe d’usure professionnelle. Et ce ne seront pas non plus les mêmes mesures à déployer si ce sont les arrêts de longue durée ou ceux de quelques jours qui sont majoritaires. Le baromètre annuel réalisé par notre cabinet auprès d’un nombre important d’entreprises de tous secteurs d’activités offre par ailleurs aux employeurs la possibilité de se situer par rapport à une moyenne représentative et de mieux cibler les chantiers prioritaires.

Cet exercice doit permettre à chaque entreprise de trouver les meilleures solutions correspondant à sa propre situation. Attention toutefois de ne pas vouloir dupliquer les réponses apportées par le siège à toutes les filiales du groupe, les problèmes rencontrés n’étant pas forcément les mêmes d’un site à l’autre. D’où l’importance d’associer l’ensemble des salariés à l’état des lieux mais aussi de s’assurer de l’appui et de l’implication des managers, appelés à jouer le rôle de relais entre la direction et les équipes.

Auteur

  • Sidonie Tulars