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Transports : Une charte pour La Défense

Le point sur | publié le : 08.06.2020 | A. F.

Depuis le début du déconfinement, les salariés du plus grand quartier d’affaires traînent des pieds à l’idée de retrouver le chemin du bureau, une réticence qui s’explique par la peur de se retrouver dans des trains bondés. C’est pourquoi plusieurs entreprises réactivent un plan de lissage des heures de pointe.

D’ordinaire, entre 8 h 30 et 9 h 30, 100 000 personnes déferlent par les transports en commun à La Défense. « Le déconfinement est très progressif. Si l’objectif était de faire revenir 20 % des collaborateurs d’ici l’été, aujourd’hui, on est plus proche des 10 %. Beaucoup craignent d’être exposés au virus en reprenant les transports publics. Les images montrées à la télévision ont eu un effet dévastateur. Comme le site est difficilement accessible à vélo et les places de parking peu nombreuses, 87 % des salariés rejoignaient avant l’épidémie La Défense via le RER, le métro, le bus ou le tram, qui étaient saturés aux heures de pointe », explique Jean-Yves Durance, président de l’Association des utilisateurs de La Défense.

En cette période de déconfinement, c’est incompatible avec le respect de la distanciation physique. Pour éviter ces bains de foule, lever les craintes des salariés et préserver leur sécurité sanitaire, l’établissement public de Paris La Défense a décidé de réactiver le « plan de lissage des heures de pointe » lancé en novembre 2018 avec la Région Ile-de-France, la SNCF, la RATP et quatorze entreprises (EDF, Engie, RTE, Société générale, Saint-Gobain, Axa, Allianz, Les Quatre Temps…). L’idée de cette charte ? Encourager entre 5 % et 10 % des collaborateurs de chaque société à décaler leurs horaires pour réduire le nombre de passagers convergeant vers La Défense à l’heure de pointe du matin. « En nous organisant pour limiter les besoins aux heures de pointe, les opérateurs gèrent mieux les flux de passagers au cours de la journée et nos salariés prennent moins de risques pour leur santé car ils sont susceptibles de croiser moins de monde et sont moins stressés. Offrir de meilleures conditions de transport participe à la qualité de vie au travail », souligne Benoist Apparu, ancien ministre du Logement et actuel président du directoire d’Inli, un gros bailleur social.

Une évolution de la culture managériale

En dehors d’élargir les plages horaires de 6 h 30 à 10 h le matin et de 17 h à 20 h le soir, Allianz a mis en place d’autres mesures pour que ses salariés cessent de pointer en même temps. Les réunions sont ainsi bannies avant 10 h et après 15 h 30, les locaux sont rendus accessibles dès l’aube et plus tard le soir, les plans de transport ont été étudiés pour s’assurer de la possibilité pour chacun de modifier son emploi du temps, une campagne de communication a été lancée pour sensibiliser les collaborateurs et leurs managers à l’intérêt de décaler les horaires… « Les salariés ne doivent pas craindre les remontrances s’ils arrivent après 10 h. Il est donc important que le sujet soit porté par la direction générale. Mais la généralisation du télétravail et des méthodes agiles a contribué à faire évoluer la culture managériale. Ces méthodes de travail ont favorisé l’autonomie et la responsabilisation chez les collaborateurs. De leur côté, les managers sont moins dans une logique de contrôle et font davantage confiance à leurs équipes », explique Martine Baruch, responsable RSE chez Allianz. Pour les inciter à revoir leurs habitudes quotidiennes qui sont souvent bien ancrées, les collaborateurs ont été invités à s’inscrire à un Challenge mobilités. En plus d’un gain de confort, les aventuriers qui se prêtaient au jeu en acceptant de décaler leurs horaires avaient la possibilité de cumuler des points à convertir en chèques-cadeaux. De quoi être gagnant sur toute la ligne !

Auteur

  • A. F.