Depuis son installation le 1er janvier 2019, France Compétences n’a pas chômé. Née de la fusion des ex-Copanef, FPSPP, Cnefop et RNCP, l’instance quadripartite (où siègent l’État, les régions et les partenaires sociaux) chargée de financer, réguler et évaluer les politiques de formation professionnelle nées de la réforme du 5 septembre 2018 a su répondre aux attentes publiques. Dotée d’un budget de 2,7 milliards d’euros, l’agence aura ainsi, en 2019, consacré 465 millions d’euros au financement du compte personnel de formation (CPF), 50 millions d’euros au CEP, 127,5 millions d’euros aux aides à la formation des salariés de PME et TPE, 1,5 milliard d’euros au plan d’investissement dans les compétences (PIC), 32 millions d’euros à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) au titre du CPF, 308 millions d’euros à la péréquation financière de l’alternance et 14 millions d’euros au financement du permis de conduire des apprentis.
Les chantiers à l’agenda de France Compétences sont de trois ordres : suivi du nouveau dispositif du CEP, renforcement de l’observation et de régulation des coûts en matière d’apprentissage et de formation professionnelle et élaboration des premiers travaux d’évaluation de la réforme « Avenir professionnel » de 2018. Et ceci dans un contexte financier tendu. En 2019, l’exécutif a déjà dû ruser pour permettre à France Compétences de disposer de la trésorerie nécessaire pour l’apprentissage (en lui permettant particulièrement d’emprunter), et la croissance constante du nombre d’apprentis de 7 % à 8 % par an risquera de rendre insuffisantes les capacités financières de l’instance dès 2022 ou 2023. Si une mission Igas-IGF a été mandatée pour apporter de premières ébauches de solutions, la crise du coronavirus est venue enrayer cette dynamique de l’apprentissage qui, malgré les aides à l’embauche annoncées par la ministre du Travail, pourrait en pâtir en termes de recrutement dès septembre prochain. Peut-être faut-il s’attendre à un coup de pouce pour France Compétences…
