Après Le Capitalisme addictif, le sociologue Patrick Pharo revient avec un nouveau livre où il prône, face aux dégâts du néolibéralisme (inégalités, destruction de l’environnement), de revenir « à l’esprit des communs oublié », des biens protégés par l’État comme la santé, le logement ou autres formes de travail, incarnés par les coopératives et autre makers. Pour lui, cet essor des fablabs, de la permaculture et autres circuits courts agricoles « fait écho à un désir de s’émanciper de l’emprise des grands marchés capitalistes ». Avec son œil de sociologue moral, empruntant aux sentiments et aux émotions, l’auteur sonde finement ces alternatives de travail où les individus « cherchent à reprendre le contrôle de la production et de la consommation » à petite échelle, dans un esprit solidaire et de décroissance. L’auteur ne cache pas sa sympathie pour un revenu universel qui permettrait aux chômeurs de s’engager dans ces projets qui restaurent « le commun », suggérant quelques pistes. Un essai militant dans l’air du temps, bien loin de l’économie actuelle.