L’insertion par l’activité économique paie un lourd tribut à la crise. Une enquête flash réalisée par la Dares, entre le 22 avril et le 4 mai derniers, indique que plus de 95 % des structures du secteur ont réduit ou stoppé leur activité pendant le confinement. Et près d’une sur trois a fermé. Résultat : un salarié en insertion sur cinq a vu son contrat prendre fin durant cette période. Ce sont les entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI), avec une baisse de leurs effectifs de 54 %, qui, de loin, sont les plus fortement touchées. Bref, à l’heure où leur rôle s’avère d’autant plus essentiel pour lutter contre l’exclusion et aider au retour à l’emploi les personnes qui en sont les plus éloignées, les entreprises sociales inclusives n’ont jamais été autant fragilisées. Dans ce contexte, difficile d’imaginer que l’objectif du gouvernement de porter le nombre de bénéficiaires de l’IAE à 240 000 d’ici 2022 puisse être tenu, malgré la manne de 300 millions d’euros récemment annoncée. Une somme qui, en réalité, n’est autre que la réallocation d’aides non consommées du fait de la crise… Seul signe positif : la nomination de Brigitte Klinkert, ministre déléguée chargée de l’insertion, qui marque la volonté du gouvernement de faire de l’insertion une priorité.