À quelques semaines des élections présidentielles, l’administration Trump vient d’annoncer de nouvelles restrictions sur les visas H-1B, un programme destiné aux étrangers hautement qualifiés, très prisés par les entreprises, notamment dans la tech. Les critères d’éligibilité ont ainsi été restreints et le niveau de salaire que doivent payer les entreprises américaines souhaitant s’adjoindre les compétences de ces experts a largement augmenté, le tout dans un but dissuasif. Si l’actuelle administration avait décidé, dès 2017, de restreindre l’entrée des ingénieurs en informatique et autres techies, en provenance d’Inde et de Chine notamment, dans le but de réduire le nombre d’étrangers sur le sol américain, aujourd’hui, la raison invoquée tient davantage de la crise économique : il s’agit de protéger des emplois qui pourraient profiter à des Américains au lieu d’étrangers. L’administration américaine estime que ces nouvelles restrictions réduiront d’un tiers les demandes de visas H-1B. En outre, l’équipe Trump a décidé de rendre publiques ces restrictions avant même que l’administration ne recueille, comme le veut la loi, les commentaires de la part du public. Une stratégie qui incite de nombreux avocats à estimer que ces changements feront l’objet de procédures judiciaires, du fait de l’exemption que s’est octroyée l’administration. « Compte tenu des inévitables poursuites, cette nouvelle mesure ne devrait pas durer », a déclaré Doug Rand, le fondateur de Boundless Immigration, une société spécialisée dans l’accompagnement des demandeurs de visa et de carte verte. Mais elle durera sans doute assez longtemps pour servir d’argument auprès de l’électorat de Trump.