logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le point sur

Fins de carrière : Un accompagnement personnalisé chez PUM

Le point sur | publié le : 07.12.2020 | Lys Zohin

Pour éviter que certains chauffeurs ne terminent leur carrière en arrêt maladie, voire en inaptitude, la filiale de Saint-Gobain distribution bâtiment a lancé un programme d’entretiens individuels auprès des chauffeurs de plus de 55 ans pour les reconvertir, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise.

Arrêts maladie, troubles musculo-squelettiques et, pour finir, inaptitude… C’est pour éviter cette fin de carrière que PUM, filiale du groupe Saint-Gobain distribution bâtiment France, vient de lancer un programme d’entretiens visant à coconstruire un avenir pour ses chauffeurs de plus de 55 ans. Sur ses 1 350 collaborateurs, l’entreprise compte 157 chauffeurs de poids lourds, dont un tiers a plus de 50 ans (et 28 de plus de 55 ans). Non seulement leur tâche consiste à conduire le poids lourd, mais aussi à effectuer des opérations de manutention, ce qui peut impliquer de gros efforts physiques.

En amont, PUM cherche à améliorer l’environnement et l’ergonomie des véhicules. Ainsi, les cabines des poids lourds seront les plus basses possible, pour éviter de faire des efforts pour y accéder. De même, la société, basée à Reims, a pris attache avec un centre de la médecine du travail dans le Var, actif dans ce domaine, dans le but de trouver de nouvelles solutions, à grand renfort d’automatisation. Mais, au-delà de ces actions, PUM a mis en place un entretien systématique lorsque les salariés atteignent 55 ans. Avec pour but de les accompagner afin qu’ils se repositionnent sur un poste moins fatigant et qu’ils terminent leur carrière dans de bonnes conditions. « Nos salariés sont très fidèles et c’est particulièrement le cas pour les chauffeurs, souligne Sibylle Daunis, la directrice générale de PUM. Nous n’avons pas le droit de nous laisser embarquer dans une fin de carrière qui débouche sur une inaptitude, accordée par la médecine du travail dans un cadre légal. »

Responsabilité sociale

C’est à l’occasion d’une réflexion plus générale sur la responsabilité sociale, au sein du programme PURE (Pour un réseau engagé), mobilisant l’ensemble de la filière du bâtiment pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux, que le sujet de la fin de carrière a émergé chez PUM. Absentéisme, lombalgies, arrêts maladie : l’entreprise était consciente des aspects liés à l’âge et à la fatigue. Si c’est la DRH nationale qui structure les sujets sociaux, « nous nous devions d’être proactifs », résume Benoît Drouin, le DRH de PUM. Il concède toutefois que l’entretien de fin de carrière, de même que les entretiens de seconde partie de carrière, lorsque les salariés atteignent 45 ans, peuvent être anxiogènes pour les salariés, et en particulier pour les chauffeurs. « La plupart du temps, ils ne se voient pas faire autre chose, dit-il. À charge pour nous de leur expliquer que nous allons les accompagner, parfois malgré eux. » Et avec bienveillance. « D’autant que certains ne se sentent pas capables de se remettre sur le marché de l’emploi », ajoute Sibylle Daunis.

Opération systématisée en 2021

L’initiative a en tout cas été bien accueillie par les managers, qui voyaient des chauffeurs aux prises avec des difficultés du fait de la pénibilité des tâches, accrue par l’âge. La DRH a informé les salariés de sa démarche, et après une première expérience réussie, elle va systématiser l’opération en 2021 avec la volonté d’écouter et d’accompagner chacun des collaborateurs. Elle met l’accent sur les reconversions, en priorité à l’intérieur de l’entreprise, mais aussi à l’extérieur, le cas échéant.

Si des postes peuvent être disponibles au sein de l’organisation, dans les équipes d’accueil en agences ou dans les magasins, par exemple, « les chauffeurs n’ont pas souvent envie d’être sédentaires », précise Benoît Drouin. La société commence donc à nouer des partenariats avec d’autres entreprises pour trouver des débouchés à ses chauffeurs seniors, avec quelques exemples probants. Ainsi, accompagné par son responsable de pôle, un chauffeur de poids lourd est devenu chauffeur de bus à Paris. « Nous aurons des discussions avec le nouvel employeur pour veiller à ce que les conditions soient bonnes, y compris les avantages que nous accordons, comme la prime de panier. Nous travaillerons au cas par cas, individu par individu », précise le DRH. Et il espère bien que ces premières expériences positives, qui pourront donner lieu à des témoignages devant les salariés concernés, seront de nature à les inciter à franchir le pas – et finir leur carrière dans un métier qui a toujours du sens pour eux.

Auteur

  • Lys Zohin