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Ministère du Travail : Un agenda de crise pour 2021

L’actualité | publié le : 21.12.2020 | Benjamin d’Alguerre

Baisse des prises en charge des rémunérations du chômage partiel, recadrage du FNE-Formation, reprise des concertations sur l’assurance chômage seront à l’agenda du ministère du Travail en 2021.

Sans surprise, la crise sanitaire et ses conséquences économiques impacteront les orientations stratégiques du ministère du Travail en 2021. Le leitmotiv « protéger l’emploi et les salariés des effets de la crise », qui anime la rue de Grenelle depuis mars 2020, sera le même l’an prochain même si des ajustements sont à prévoir.

Activité partielle de longue durée

Ainsi, si le dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD) persistera, la prise en charge maximale des rémunérations des salariés en chômage partiel par l’État et l’Unédic pourrait se voir « resserrée » aux secteurs les plus impactés par la crise. À l’image de l’évènementiel, au point mort depuis neuf mois. Pour les autres, des arbitrages financiers pourraient faire varier ce taux de prise en charge en fonction du niveau de la reprise économique, annonçait Élisabeth Borne le 14 décembre à l’occasion d’une rencontre avec l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis).

FNE-Formation

Idem pour le FNE-Formation : initialement débloqué en mars 2020 pour permettre aux entreprises d’assister financièrement leurs salariés dans des parcours de reconversion professionnelle, ce fonds a surtout été utilisé pour l’achat de formations non qualifiantes correspondant à des besoins de crise (« animer des réunions à distance », etc.) ou pour des soft skills. « Beaucoup de formations réalisées à ce titre ont été occupationnelles et non envisagées dans un esprit de mobilité et d’adaptation des compétences des salariés aux défis de demain », regrette Élisabeth Borne qui n’exclut pas un « recadrage » de l’usage du FNE-Formation vers des dispositifs exclusivement qualifiants. Un travail en ce sens a déjà débuté avec l’Opco 2i, qui chapeaute l’industrie, et les autres opérateurs de compétences devraient se voir sollicités à l’identique.

Travailleurs de deuxième ligne

La question des travailleurs de deuxième ligne devrait être abordée dès le début de l’année. La mission paritaire chargée d’élaborer des pistes de revalorisation de ces métiers (hôtesses de caisse, livreurs, etc.) devrait encourager les branches professionnelles à engager des négociations visant à majorer l’intérêt pour ces métiers (rémunérations, meilleur accès à la formation ou aux promotions…).

Assurance chômage

Cependant, l’exécutif a conservé la main sur plusieurs dossiers. Le gouvernement a l’intention d’aborder à nouveau la question de l’assurance chômage avec les partenaires sociaux dès janvier même si, au mois de novembre, le Conseil d’État est venu retoquer les dispositions concernant le bonus-malus sur les contrats courts et le calcul du salaire journalier de référence. Ces nouvelles concertations ne devraient pas aboutir à une négociation interprofessionnelle. Pour l’instant, l’application de la réforme est gelée jusqu’au mois d’avril 2021.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre