Il y dénonce l’attitude de la direction de YouTube, trop molle de son point de vue, envers un président qui a incité la foule à marcher sur le siège du Congrès, où les élus étaient réunis pour certifier les résultats de la présidentielle et la victoire de Joe Biden. En ne supprimant qu’une vidéo, celle dans laquelle Trump appelle certes ses partisans à rentrer chez eux, mais tout en maintenant ses allégations – sans fondement – de fraude électorale et en gratifiant ses supporters d’un « We love you », la direction de YouTube soutient le « fascisme », a déclaré le syndicat. YouTube aurait dû, de son point de vue, éliminer purement et simplement le compte présidentiel, comme l’a fait Facebook. En outre, le syndicat estime que les explications de la direction quant à la suppression de la vidéo, qui ne prennent en compte que l’allégation de fraudes électorales (une violation des règles internes concernant la véracité), sans s’attarder sur l’incitation à la violence (une autre règle de la plateforme), constituent une réaction pour le moins inadéquate de la part des dirigeants. « Nous avions déjà prévenu la direction : YouTube ne doit plus être un outil de recrutement fasciste, poursuit la lettre ouverte. Toute autre attitude n’est qu’un encouragement à la violence. » La plateforme a déjà été accusée de laisser libre cours à des contenus extrémistes, ne serait-ce qu’en raison de son algorithme, qui, selon des experts, incite les utilisateurs à aller vers des contenus de plus en plus extrêmes. En juin 2019, YouTube avait annoncé qu’il supprimerait les contenus postés par des néo-Nazis et des suprémacistes blancs. Plus récemment, la plateforme avait promis de faire plus pour s’attaquer aux théories conspirationnistes. Or selon le nouveau syndicat, « YouTube refuse d’adopter une attitude proactive, comme le demandent ses salariés et le public en général… Chaque jour qui passe revient à se faire complice de ces extrémistes ».