En 2020, pour la première fois, la part des cadres dans l’emploi dépasse celle des ouvriers : elle atteint 20,4 %, contre 19,2 % pour les ouvriers. Au début des années 1980, les ouvriers étaient quatre fois plus nombreux que les cadres. C’est ce qu’indique la « photographie du marché du travail » de l’Insee, publiée le 18 mars. La hausse tendancielle du niveau de qualification s’est accentuée cette année, avec un fort recul des employés et des ouvriers dans l’emploi total, de -1,3 point. La crise sanitaire a favorisé cette bascule. Les réductions d’effectifs ont touché en premier lieu les contrats à durée limitée, qui concernent davantage les postes moins qualifiés. Ainsi la part dans l’emploi total des CDD diminue (-0,6 point sur un an, à 8,5 %), tout comme celle de l’intérim (-0,3 point à 2,1 %). La part cumulée des emplois à durée limitée dans l’emploi total atteint son plus bas niveau depuis 2013 (10,6 %). À l’inverse, la part des emplois durables augmente en 2020. Trois quarts des personnes en emploi disposent d’un CDI ou sont fonctionnaires (+ 0,5 point sur un an). Du côté des actifs sans emploi, 4,2 millions de personnes souhaitent travailler en moyenne en 2020, soit 10,3 % des 15-64 ans (+ 0,4 point sur un an). Cette part est bien plus importante que le taux de chômage recensé à 8 % en moyenne sur l’année. En effet, pour être comptabilisé dans les statistiques, il faut pouvoir rechercher un emploi, or cette démarche était impossible pour une partie des demandeurs dans le contexte des restrictions sanitaires.