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Sarbacane : Le recrutement se joue au feeling

Le point sur | publié le : 19.04.2021 | L. T.

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Sarbacane : Le recrutement se joue au feeling

Crédit photo L. T.

L’entreprise lilloise Sarbacane a recruté une vingtaine de personnes en 2020, à distance. Un processus nouveau pour la responsable des ressources humaines, Cécile Leroy, qui reconnaît qu’elle dispose des outils adaptés, mais ne compte pas poursuivre dans cette voie après la fin de la crise.

« Le confinement n’a en rien modifié notre volume de recrutements… mais son processus, oui ! », indique Cécile Leroy. Et pour cause, la RRH de Sarbacane, créateur de logiciels en B to B pour les entreprises, et notamment pionnier des solutions marketing d’e-mailing, avait des besoins urgents de nouveaux profils quand l’annonce du confinement est tombée, en mars 2020. « On a donc dû continuer nos recherches, car on ne pouvait pas attendre », raconte-t-elle. Ses clients avaient besoin de communiquer et Sarbacane devait faire grandir ses équipes, d’autant que l’entreprise a réalisé une levée de fonds de 23 millions d’euros en septembre.

Avant la crise, le recrutement chez Sarbacane se déroulait, après une préqualification par téléphone, en quatre étapes « entièrement physiques », poursuit Cécile Leroy. Soit un premier entretien avec les RH ou un manager, puis une rencontre avec l’équipe, avant un passage de tests ou une période d’observation dans le service et enfin un dernier échange avec les RH « qui pouvait éventuellement se faire par téléphone », reconnaît la RRH. Depuis un an, « tout se fait en visio », distanciation sociale oblige. Des pratiques loin de l’esprit de l’entreprise, où même le télétravail reste rare, dans cette entreprise où priment « culture présentielle et esprit d’équipe ».

« Nous avons recruté une vingtaine de personnes depuis l’an dernier, en visio donc, et nous avons même intégré quelqu’un complètement à distance en avril dernier, indique la recruteuse, pas du tout préparée à ce type de processus. Depuis un an, nous continuons de faire la préqualification par téléphone, puis nous prévoyons deux entretiens en visio : nous avons la chance d’avoir déjà les outils internes, donc techniquement, ça n’a pas été compliqué. » Pour les recrutements, Sarbacane passait déjà par la plateforme Welcome to the Jungle : « Nous échangions déjà via la plateforme sur les profils. Par contre, pour les recrutements, nous gérions en interne. Pour moi, c’est important de rencontrer les candidats. Le recrutement reste du feeling. Je pense qu’il est plus compliqué de jauger à distance si une personne peut convenir pour un poste et si nous pouvons lui convenir également. J’ai hâte de retrouver les entretiens physiques », confie-t-elle.

Une question d’interactions

Outre sa préférence pour les « vrais » entretiens, Cécile Leroy voit un autre effet dans le recrutement à distance : la période d’essai lui paraît aujourd’hui plus cruciale. « Il y a peut-être des choses non décelées en entretien à distance que nous allons voir pendant cette période », remarque-t-elle. Davantage de candidats n’ont d’ailleurs pas été confirmés après leur période d’essai, l’an dernier, « certainement du fait de pas avoir pu leur proposer de période d’immersion comme nous en avions l’habitude en amont de la prise de poste », analyse la RRH. « Deux personnes nous ont dit avoir des doutes sur leur envie de continuer dans le commerce, mais l’entreprise les avait attirées, raconte-elle. Si elles avaient pu avoir ce temps d’observation, elles se seraient peut-être rendu compte avant le dernier entretien de leur désir définitif de changement de métier. »

Pour la suite, pour retrouver « cette histoire d’échanges et d’interactions que le distanciel ne permet pas de la même façon », Cécile Leroy compte donc revenir aux entretiens physiques. « Certaines personnes ne sont pas à l’aise derrière la caméra et ont du mal à se mettre en valeur. Cela joue en leur défaveur et les pénalise, car la caméra les déconcerte et les rend hésitantes, là où, en face-à-face, nous parvenons souvent à les détendre. Les candidats ne ressentent pas non plus l’ambiance de l’entreprise, ne croisent pas de collègues, or un recrutement, c’est aussi projeter une personne dans une équipe, et la distance rend cette projection difficile », regrette-t-elle.

Seul avantage qui trouve grâce à ses yeux : l’organisation. « À distance, c’est plus facile pour un candidat qui vit loin de l’entreprise de trouver des créneaux. Passer quatre entretiens prend du temps et, si quelqu’un envisage de changer de région, on ne peut pas le faire déplacer autant de fois, dans ce cas la visio est pratique. Mais seulement dans ce cas », sourit Cécile Leroy.

Auteur

  • L. T.