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Organisation du travail : À la Caisse des dépôts et consignations, tous les métiers sont télétravaillables

Le point sur | publié le : 03.05.2021 | Gilmar Sequeira Martins

Lancée depuis 2011 dans l’organisation du télétravail, la Caisse des dépôts et consignations a franchi un nouveau cap en 2020 en élargissant et en simplifiant l’accès à cette modalité de réalisation des tâches.

À la Caisse des dépôts et consignations, les partenaires sociaux se sont penchés depuis longtemps sur la question du télétravail. Le premier accord y faisant référence date en effet de 2011. Il précisait que « le télétravail est un mode d’organisation du travail », ajoutant que « sa mise en œuvre s’inscrit dans une démarche volontariste en faveur d’une bonne articulation entre la vie privée et la vie professionnelle » et qu’elle « contribue au développement durable ».

Un premier avenant a été négocié en 2017, puis un second en septembre 2020. La direction des ressources humaines y voit un approfondissement de ces modalités de réalisation des tâches : « Cet accord a élargi et assoupli l’accès au télétravail, que ce soit à la formule de télétravail régulier, qui prévoit jusqu’à trois jours de télétravail par semaine, ou celle dite de télétravail ponctuel, qui prévoit un volume de 45 jours par an, explique Paul Peny, directeur des ressources humaines. Alors que prévalait auparavant le principe d’exception, seuls certains métiers étant limitativement ouverts au télétravail, tous les métiers de la Caisse le sont désormais par principe, hormis, par exception, certains emplois qui constituent moins de 1 % des effectifs – agents de sécurité, médecins du travail, par exemple. »

Création du télétravail ponctuel

La CFDT, signataire du texte, reconnaît des qualités au dernier avenant signé puisqu’il crée la formule du télétravail ponctuel, « qui était très demandée par certaines catégories comme les salariés itinérants », indique l’un de ses responsables. Les représentants du syndicat réformiste estiment, par ailleurs, que « cette souplesse entérine aussi le système du travail occasionnel à distance qui était utilisé par certains cadres au forfait », de sorte que « les salariés peuvent choisir l’un ou l’autre et s’engagent sur une année ».

La DRH souligne aussi que l’avenant allège l’ensemble du dispositif : « L’accès a été radicalement simplifié. Là où il fallait six mois pour obtenir le passage au télétravail, c’est désormais aussi rapide que de poser des jours de congés. » Plus décisif encore, cet avenant « instaure un dialogue collectif au niveau de chaque service, préalable à la mise en place au plan individuel, et qui a vocation à être un véritable outil de management ». « Ce dialogue a déjà été réalisé pour 75 % des collaborateurs et a débouché sur la construction de règles du jeu par service, précise Paul Peny. Nous escomptons que dans 100 % des services un tel dialogue ait été mené à bien, de manière constructive, en 2021. »

Moins protecteur ?

La CFDT regrette cependant certaines évolutions. « Le premier avenant, conclu en 2017, était moins protecteur en termes de prévention car il a rendu facultative la visite préalable obligatoire d’une délégation hygiène et sécurité au domicile du salarié qui s’engageait dans le télétravail, explique l’une de ses responsables. L’avenant signé en septembre 2020 pousse plus loin ce désengagement puisqu’il ouvre la voie à une enveloppe financière pour l’équipement. Les personnels se voient proposer un remboursement de 50 % sur un plafond maximal de 500 euros. » La CFDT estime que « le télétravailleur n’a plus d’accompagnement éclairé pour l’aider à choisir les équipements les plus adaptés à sa situation de travail ».

Rappelant qu’une telle visite préalable « n’est pas obligatoire, en vertu des textes en vigueur », Paul Peny précise que cette disposition « avait été retirée de l’avenant conclu en 2017 et ne figure pas non plus dans l’accord actuel, son caractère systématique nous ayant paru excessif ». « Les personnels sont assez responsables pour savoir s’ils veulent, ou non, passer en télétravail et si les conditions dans lesquelles ils veulent pouvoir travailler chez eux sont compatibles : nous avons bien entendu, toutefois, maintenu la possibilité pour le collaborateur, tant d’avoir un entretien avec le médecin du travail pour examen des conditions pratiques de déroulement du télétravail, que de demander la visite d’une délégation du CSSCT, dans une logique de responsabilisation, dès lors notamment que l’intéressé aurait une interrogation sur la compatibilité du lieu qu’il choisit avec les règles d’hygiène et sécurité. »

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins