Face à un taux de chômage qui pourrait atteindre 8,7 % fin 2021, l’OFCE formule « six mesures d’urgence pour l’emploi et contre la pauvreté » dans une note du 26 avril. Premièrement, la baisse du taux de prise en charge de l’activité partielle par l’État et l’Unédic devrait être reportée à la fin de la crise sanitaire, alors que ces taux sont censés diminuer à partir de juin. Deuxièmement, un « moratoire » devrait être instauré sur la réforme de l’assurance chômage, « tant que la situation sur le marché du travail n’est pas revenue à son niveau qui prévalait avant la crise », c’est-à-dire un taux de chômage à 7 % ou des difficultés de recrutement à leur niveau de 2019. Troisièmement, 500 000 emplois aidés devraient être créés d’ici fin 2021, à temps plein, pris en charge à 50 % par l’État, notamment dans le secteur du care : logistique de la gestion de l’épidémie, etc. Les trois dernières mesures ciblent les jeunes car ils sont particulièrement exposés à la crise. D’abord, pour les 750 000 d’entre eux qui arrivent sur le marché du travail chaque année, il est préconisé de renforcer le plan « 1 jeune 1 solution », avec 200 000 parcours emploi compétences (PEC) supplémentaires, ciblés sur les moins de 26 ans. Ensuite, les jeunes actifs ayant perdu leur emploi, et dénués de revenus de remplacement, recevraient une aide temporaire allant jusqu’à 560 euros par mois. Ces derniers se trouvent, en effet, davantage en contrats courts ou concernés par les licenciements lorsqu’ils sont en CDI du fait de leur moindre ancienneté. Enfin, cette même somme serait versée aux étudiants qui exerçaient un emploi durant leurs études, afin de compenser leur faible indemnisation chômage. Le coût total des six mesures atteindrait 25 milliards d’euros environ sur un an.