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Vie au travail : Le fait religieux progresse dans l’entreprise

L’actualité | publié le : 17.05.2021 | Lys Zohin

Selon l’Institut Montaigne, qui mesure depuis 2013 le fait religieux en entreprise, des situations de travail marquées par la présence de faits et comportements liés à la religion sont régulièrement repérées dans 31,3 % des entreprises, dans l’édition 2020-2021 (contre 21 % en 2014, 28 % en 2016 et 30 % en 2018). Il s’agit le plus souvent de demandes d’absence, d’aménagement de plannings ou de port de signes religieux visibles. Plus rarement, sont repérés des comportements qui remettent en cause l’organisation du travail (par exemple, des prières pendant le temps de travail), sa réalisation (un refus de réaliser des tâches) ou les relations professionnelles (un refus de travailler avec une personne).

Toutefois, pour une large majorité des entreprises, la pratique religieuse des salariés pose peu de problèmes. Les salariés savent ce qui est admis et ce qui ne l’est pas, et les managers savent prendre en charge les situations. Dans une minorité d’entreprises, en revanche, le fait religieux est plus fréquent, les demandes deviennent des revendications, les comportements rigoristes plus récurrents. Et les managers de proximité sont souvent débordés… Deux types de faits apparaissent à des niveaux inquiétants, indique le commentaire de l’étude : les comportements négatifs à l’égard des femmes et les cas de stigmatisation et de discrimination (ces derniers concernant d’ailleurs les pratiquants de toutes les religions). Ainsi, 21 % des personnes interrogées ont repéré, occasionnellement ou régulièrement, des situations de discrimination liées à la religion.

Lors du processus de recrutement, la discrimination touche plus particulièrement les musulmans (près de 70 % des situations repérées). Enfin, face à la question de la place de l’expression religieuse au travail, les avis sont contradictoires. D’un côté, les répondants sont, à 68,7 %, pour une extension du principe de neutralité du service public vers le secteur privé, mais de l’autre, ils se positionnent, à 71,4 %, en faveur de la prise en compte par les entreprises de la liberté religieuse des salariés, avec comme limite la bonne réalisation du travail. En 2019, l’enquête avait mesuré que, parmi les entreprises rencontrant des situations marquées par le fait religieux, 21 % avaient mis en place des dispositions dans leur règlement intérieur. En 2020-2021, elles sont 27 %. « Un autre élément déterminant de la mise en situation d’efficacité de l’encadrement de proximité est le soutien de la DRH et des services juridiques, lorsqu’il est confronté à des situations problématiques », indique l’enquête. Or 46,7 % des répondants à l’enquête de cette année ont géré seuls la situation.

Auteur

  • Lys Zohin