En 2020, sur 100 salariés d’Amazon, le taux d’accident du travail s’est situé à 5,9, selon une étude du Strategic Organizing Center, une coalition regroupant des syndicats tels que celui des services et les Teamsters, pour les salariés du transport. Un taux qui représente 27 000 accidents sur l’année 2020, selon les données officielles, nettement plus élevé que la moyenne du secteur de 4, la chaîne de supermarchés Walmart, par exemple, qui dispose de nombreux entrepôts comme Amazon, n’affiche qu’un taux d’accident du travail de 2,6.

« Les travailleurs paient un lourd tribut à l’obsession d’Amazon concernant la vitesse et la productivité », commente le Strategic Organizing Center. Depuis des années, les salariés d’Amazon alertent sur ce phénomène. En 2019, les débrayages organisés dans les entrepôts en banlieue de New York portaient précisément sur les conditions de travail et les dangers qu’elles représentaient. De même, la tentative, avortée, de syndiquer les salariés d’un entrepôt en Alabama, au début de cette année, s’appuyait entre autres sur le problème de la sécurité au travail.

En outre, l’étude du Strategic Organizing Center montre que les salariés des entrepôts ne sont pas les seuls en danger. Les chauffeurs-livreurs, sur le dernier kilomètre, le sont aussi. Et là encore, davantage que chez les concurrents d’Amazon. L’an dernier, 9,7 chauffeurs-livreurs sur 100 ont eu un accident grave au travail, alors que cela a été le cas pour seulement 6,5 salariés sur 100 chez UPS. Sous pression continuelle, les chauffeurs-livreurs d’Amazon avaient révélé sur les réseaux sociaux qu’ils en étaient réduits à uriner dans des bouteilles le long de leur parcours, pour perdre le moins de temps possible… La porte-parole d’Amazon, Kelly Nantel, n’a pas nié les conclusions du rapport syndical, mais a assuré que la société prenait des mesures pour limiter les accidents du travail…