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Ce que veulent nos jeunes

Chroniques | publié le : 27.09.2021 |

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Martin Richer Management & RSE

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Par Martin Richer, président de Management & RSE

« Le cœur des Français » : c’est le titre d’une enquête que vient de réaliser l’institut Harris Interactive pour l’hebdomadaire Challenges. Elle repose sur un échantillon inhabituellement large (10 000 Français âgés de 18 ans et plus), ce qui permet de se livrer à des analyses par classes d’âge et de déconstruire quelques idées reçues sur nos jeunes.

Du boulot !

Les adultes adorent se représenter les jeunes comme des oisifs désengagés. OK, boomers, il va falloir changer de point de vue ! L’identification des priorités montre que les jeunes de 18-24 ans se distinguent par rapport à leurs aînés (50 ans et plus) en accordant beaucoup plus d’importance à tous les sujets touchant à l’insertion par le travail : trouver un emploi ou en changer, se former et évoluer dans son métier, monter son entreprise. Mais attention, ils sont 31 % à vouloir en priorité que leur travail ait un sens (contre seulement 14 % pour leurs aînés).

La valeur travail est donc bien ancrée chez nos jeunes. Et si elle fait défaut, c’est plutôt chez les plus de 50 ans, qui veulent en priorité avoir plus de temps pour eux, leurs amis et leur famille à 55 % (contre 42 % chez les jeunes). Au-delà d’un gagne-pain, le travail est une activité essentielle : même s’ils n’avaient pas besoin d’argent pour vivre, 64 % des actifs déclarent qu’ils continueraient à travailler, dont 38 % qui conserveraient leur travail actuel, une proportion qui s’établit à un niveau nettement plus élevé chez les moins de 35 ans (72 %, dont 42 %).

De l’optimisme !

Cette priorité à l’insertion professionnelle se matérialise sur le plan du pouvoir d’achat : si seuls 26 % des Français pensent que leur niveau de vie va s’améliorer dans les quelques années qui viennent, cette proportion monte à 67 % chez les 18-24 ans et à 50 % chez les 25-34 ans. Les jeunes n’apparaissent pas du tout tétanisés par la peur de l’avenir ou la panne de l’ascenseur social. Interrogés sur leur état d’esprit, les Français renvoient des adjectifs conformes à l’image d’un pays en dépression : l’inquiétude vient en tête, suivie de la colère. Mais alors que 48 % seulement des Français font part d’au moins un sentiment à connotation positive, les 18-24 ans sont la seule classe d’âge à les positionner en tête, à 76 % et placent au premier rang la détermination (45 %).

De la passion !

Lorsque l’on compare la cotation des valeurs par les 18-24 ans (par rapport à leurs aînés de 65 ans et plus), on constate que les premiers valorisent bien davantage les valeurs liées à l’altruisme (10 points d’écart ou plus : écoute, entraide, équité, générosité, humilité) et surtout l’ambition (+ 38 points). Loin de l’image du nombriliste nonchalant véhiculée par les médias, les jeunes font preuve d’une vraie envie de concilier l’attention aux autres et la réussite.

Ainsi, 39 % des moins de 35 ans se déclarent prêts à travailler plus longtemps pour financer les dépenses liées à la dépendance (contre 29 % des 50-64 ans). Les plus jeunes s’impliquent : ils se montrent plus enclins que leurs aînés à prendre part à des manifestations sur des sujets sociétaux (défense des droits des femmes, du climat, lutte contre le racisme, les violences policières, soutien aux victimes d’attentats…).

Ces aspirations ne sont pas étrangères aux choix effectués vis-à-vis du travail. Pour 31 % des Français (et 36 % des 18 à 24 ans), le travail idéal est d’abord un poste qui permet de vivre de sa passion et pour 23 % un travail qui est utile, qui a du sens et sert à la société. Ensuite seulement vient le fait que la tâche permette de bien gagner sa vie, à 17 %, ou procure une sécurité de l’emploi ou de la retraite, à 14 %.

La conclusion de ces constats revient à Simone Veil : « Les jeunes générations nous surprennent parfois. Sachons leur faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême. »

Pour aller plus loin : « Coronavirus : triple peine pour la jeunesse et camouflet pour le développement durable » https://management-rse.com/coronavirus-triple-peine-pour-la-jeunesse-et-camouflet-pour-le-developpement-durable/