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Sur le terrain

Management : Weekendesk forme ses dirigeants à la prise de parole

Sur le terrain | publié le : 27.09.2021 | Natasha Laporte

Dans le cadre du FNE-Formation, l’entreprise spécialisée dans les courts séjours touristiques a mis en place des formations visant à développer la performance de son comité exécutif à l’oral. Les enjeux de communication sont d’autant plus prégnants que l’heure reste au travail à distance.

Mathieu Fraissinet en est convaincu : « L’oral, cela se travaille ! ». Le directeur des ressources humaines de Weekendesk, spécialiste des courts séjours et des week-ends thématiques, fait partie de ceux qui, au sein de son entreprise, ont récemment planché sur le perfectionnement de leur art oratoire via des formations dispensées par le cabinet en stratégie orale Whistcom. Lui qui, au départ, n’aimait pas prendre la parole, constate que, s’il y a bien des individus qui se sentent naturellement à l’aise et d’autres, moins, « le travail permet de réduire les écarts et de devenir bon dans ce domaine. Apprendre à utiliser la gestuelle, les silences, le sourire… permet de prendre des respirations et d’avoir une communication plus fluide ». Autre avantage, s’armer de techniques sert aussi à doper la confiance en soi et ainsi à mieux se faire entendre et convaincre. Un cercle vertueux, en quelque sorte…

Tout avait commencé pendant la pandémie. L’entreprise, qui compte 120 salariés répartis entre Paris et Barcelone, avait subi de plein fouet la mise à l’arrêt du tourisme. Pourquoi, dès lors, ne pas mettre à profit cette période pour former ses collaborateurs dans le cadre du FNE-Formation, un dispositif d’État lancé pour financer le développement des compétences au sein des sociétés affectées par la crise sanitaire ?

Progrès spectaculaires

Parmi les besoins exprimés par les équipes de Weekendesk, un directeur souhaitait notamment renforcer ses compétences à l’oral. Ce sera chose faite avec un premier test mené par Whistcom. Concluant, il est étendu à l’ensemble du comité de direction. Au total, ses huit membres ont pris part à la formation. Et dans certains cas, « les progrès ont été spectaculaires, relève Mathieu Fraissinet. Ainsi, un directeur, très hésitant dans sa prise de parole, s’est véritablement transformé lors des réunions en visioconférence. »

De fait, si convaincre n’est jamais aisé, la tâche peut être encore plus ardue lorsque l’échange se déroule par écran interposé. « Dans la communication orale, deux éléments jouent : le verbal – ou le fond – et le non-verbal, soit tout ce qui est sonore et visuel », explique Charlie Clarck, président-fondateur de Whistcom. Plus en détail, selon certaines études et la règle des « 3 V », seulement 7 % de la communication serait verbale, le reste étant réparti entre ce qui se voit (55 %) – les gestes par exemple – et ce qui s’entend (ton, sons… pour 38 %). Or « à distance, le non-verbal est beaucoup plus difficile à saisir pour un manager », déclare Charlie Clarck. Avec, dès lors, le risque d’une moindre capacité à influencer et à fédérer les équipes… La formation « Crever l’écran », conçue par le cabinet parisien, permet ainsi d’apprendre aux participants comment être plus convaincants à distance en faisant preuve d’empathie.

Astuces pour les managers

Les clés pour réussir sa prise de parole à distance ? Étant donné la place de l’image dans la communication, « on ne peut pas se permettre de couper la caméra », poursuit Charlie Clarck. La placer à la hauteur du visage, d’abord, en posant par exemple un livre sous l’ordinateur pour le surélever, permet de ne pas filmer le visage d’en bas et ainsi de ne pas donner l’impression de regarder les collaborateurs d’en haut. Ensuite, pour regarder l’interlocuteur, mieux vaut tourner ses yeux vers la caméra et non vers l’écran. « Cela donne aux participants l’impression que vous êtes réellement dans la salle », dit-il. Et pour ne pas perdre de vue cet élément, pourquoi ne pas mettre un post-it et, encore mieux, y dessiner un smiley, pour vous souvenir de sourire ? De même, il ne faut pas hésiter à faire des gestes en direction de la caméra. Et laisser des silences s’installer, d’autant que, lors des visios, il peut y avoir un décalage entre l’image et le son. Sans oublier de poser des questions à ses équipes pour connaître leur état d’esprit et savoir comment elles se sentent. Autant d’astuces pour les managers, leur permettant de faire preuve d’empathie, même en téléconférence – dont il convient d’ailleurs d’en limiter le nombre et celui des participants.

Des notions sur lesquelles Whistcom continue de surfer en cette rentrée privilégiant le travail hybride. De son côté, Mathieu Fraissinet, en plein recrutement dans cette période de reprise, envisage d’étendre ce type de formation à davantage de salariés.

Auteur

  • Natasha Laporte