Après une récente enquête du quotidien britannique The Guardian, sur les conditions de travail et de salaire des ouvriers des usines de transformation de viande à travers l’Europe, illustrant des situations indignes, plusieurs chaînes de supermarchés, au Royaume-Uni et dans le reste de l’Europe, ont annoncé leur volonté de couper les ponts avec certains fournisseurs. Mais dans l’ensemble, les distributeurs ont surtout souhaité se dédouaner. Au Royaume-Uni, par exemple, le Consortium du commerce de détail (British Retail Consortium) a tenu à préciser que ses membres menaient des audits sur l’éthique en place chez leurs fournisseurs, et prendraient des mesures à chaque fois que des manquements leur seraient signalés par des lanceurs d’alerte ou des études. De même, aux Pays-Bas, où l’enquête du Guardian rapporte de nombreuses plaintes de la part d’ouvriers immigrés sur leurs conditions de travail, la fédération de la grande distribution du pays a déclaré que les chaînes de supermarchés s’assureraient, avec les autorités, les syndicats et les ONG, que les ouvriers, dans leur chaîne d’approvisionnement, travaillent dans des conditions de sécurité correcte. La fédération néerlandaise estime cependant que cette responsabilité incombe avant tout aux autorités, nationales comme européennes. Enfin, à titre individuel, plusieurs chaînes de supermarchés, dont Marks & Spencer, assurent suivre les règles des Nations unies et de l’OCDE en matière de lutte en faveur des droits humains et de risques sociaux. Par ailleurs, si certaines enseignes, dont E. Leclerc en France et Rewe en Allemagne, mettent en avant le fait que les conditions de travail sont garanties dans les établissements de transformation qu’elles possèdent, elles font néanmoins également appel à des sous-traitants, chez lesquels elles ont nettement moins de visibilité sur les conditions de travail.