En 2017, à caractéristiques égales, les représentants du personnel « sont en moyenne moins bien payés que leurs collègues non-représentants et non-syndiqués », indique la Dares, le 24 septembre 2021. Les « pénalités salariales » s’établissent à 4 % pour les délégués syndicaux et à 2 % pour les autres types de représentants syndiqués. Derrière cette moyenne se nichent de grandes différences de revenus chez les délégués syndicaux divisés en un groupe « fortement pénalisé » et un autre qui bénéficie au contraire de salaires plus élevés que la moyenne. Le rapport soutient « que les discriminations sont le résultat d’une volonté des employeurs de pénaliser les représentants gênant leurs intérêts (…), ou au contraire, “d’acheter” ceux qui accepteraient d’assurer la “paix sociale” en échange ». Dans les entreprises marquées par un conflit dans les années passées, les malus « ressortent seulement pour les représentants l’ayant soutenu », alors que ceux qui n’ont pas participé « bénéficient de bonus salariaux et sont favorisés dans leur carrière ». Ces pratiques ont des conséquences sur les choix des salariés, qui renonceraient à se syndiquer par peur des répercussions. Le rapport conclut « qu’en plus d’être un moyen pour combattre l’influence des représentants actuellement élus dans l’entreprise, les discriminations à l’encontre des syndicalistes seraient un moyen de les affaiblir sur le long terme en entravant leur renouvellement dans le futur ».