Selon les groupes de soutien aux personnes LGBT+ en Europe, la Pologne se classe au dernier rang dans l’Union en ce qui concerne les droits et la protection des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. Leurs droits étaient déjà de plus en plus sous pression depuis 2015, mais pour certains observateurs, les législatives de 2019, qui ont confirmé la poussée de la droite, n’ont fait qu’aggraver leur situation. Les agressions contre des LGBT+ avaient d’ailleurs doublé durant la campagne électorale, selon les chiffres officiels, sans doute en deçà de la réalité. En conséquence, nombreux sont les membres de la communauté LGBT+ polonaise qui ont décidé de s’expatrier. En particulier à Berlin, plus proche et moins cher que Londres, devenu en outre difficilement accessible du fait du Brexit. Même si Berlin n’est pas non plus le paradis… Là aussi, et en Allemagne en général, les agressions commises par des anti-gays ont augmenté ces derniers temps, et de 36 % l’an dernier. Et si l’insertion professionnelle et sociale de ces jeunes talents polonais n’est pas toujours facile, l’un d’entre eux, installé depuis deux ans à Berlin, remarque cependant dans la presse que, même si, pour les Allemands, il restera toujours un étranger, « c’est plus confortable d’être un étranger à Berlin qu’un gay en Pologne »… Toujours est-il que le départ de ces jeunes, diplômés et qualifiés pour la plupart, crée une véritable fuite des cerveaux, préjudiciable à l’économie polonaise…