De fortes inégalités existent entre personnes handicapées depuis l’enfance et personnes sans handicap, indique la chercheuse Célia Bouchet dans la dernière revue Formation emploi du Céreq. Les premières percevant presque 300 euros de moins par mois que les secondes (en moyenne 1 556 euros versus 1 843 euros). Ces inégalités varient en fonction du type et du degré de handicap : « L’écart est minimal pour les personnes ayant grandi avec une incapacité auditive modérée (payées 1 749 euros par mois), maximal pour les personnes ayant grandi avec une incapacité cognitive forte (rémunérées 1 076 euros par mois). » Pour ces dernières, les difficultés sont d’autant plus grandes qu’elles effectuent en moyenne des durées d’étude plus courtes. Mais même à emploi, durée d’étude et sexe similaires, leur salaire reste inférieur aux non-handicapés. Au sein même des populations handicapées, des inégalités existent entre celles qui ont été scolarisées en milieu ordinaire et celles en établissement spécialisé – qui pourrait « constituer un marqueur stigmatisant aux yeux des employeurs, même après l’embauche, et ralentir l’avancement salarial. »