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Axelle Paquer (Bearing Point) : « la première action des entreprises doit être la mesure de leur empreinte carbone »

L’actualité | publié le : 22.11.2021 | Lys Zohin

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« La première action des entreprises doit être la mesure de leur empreinte carbone »

Crédit photo Lys Zohin

 

La présidente de Bearing Point, cabinet de conseil en management et technologie, estime que si la COP26 a été décevante, l’impératif de résilience qui doit animer les entreprises ne peut que les pousser à agir, concrètement et en urgence, en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.
 
Quel bilan général tirez-vous de la COP26 ?

J’ai participé à plusieurs conférences à Glasgow et si le résultat est décevant, je veux rester résolument optimiste. Des engagements ont été pris, au moins par certains pays, dont la France, sur la fin des aides publiques aux projets d’énergies fossiles à l’étranger sans techniques de capture d’ici à la fin 2022, par exemple. En outre, les accords de Glasgow devront être revisités chaque année. La bascule se fera. Et si les États ont du mal à tenir leurs engagements, cela signifie que les responsabilités des entreprises sont d’autant plus fortes.

Justement, quel doit être le rôle des entreprises ?

Elles ne peuvent pas attendre des réglementations plus contraignantes, qui vont arriver, ni se contenter d’actions RSE à la marge. C’est le modèle d’affaires qu’il faut repenser, dès aujourd’hui. Elles ont non seulement un impératif de résilience face au risque climatique mais en plus, la prise en compte de l’environnement est désormais un élément de leur compétitivité. C’est vrai pour les affaires, mais aussi pour le financement et le recrutement des talents. Dans ce cadre, leur première action doit être la mesure de leur empreinte carbone, et ce, sur toute leur chaîne de valeur. La technologie, la data et l’IA peuvent les y aider, pour ensuite prendre des décisions stratégiques et opérationnelles éclairées.

Avez-vous noté des initiatives intéressantes venant des entreprises ?

Oui, par exemple, plus de 150 dirigeants d’entreprises se sont regroupés dans la CEC, la Convention des entreprises pour le climat. Chez Bearing Point, ce sont les jeunes consultants qui m’ont incitée à le faire dès le début de cette initiative, lancée par Éric Duverger, un ancien de Michelin, en 2020. Depuis août dernier et jusqu’en avril prochain, nous établirons ensemble des feuilles de route pour précisément travailler sur le « comment ». Comment agir concrètement, en ce qui concerne la production, mais aussi le management et la relation avec les sous-traitants et les clients face au réchauffement climatique, dans le but d’avoir l’impact le plus large possible. Par ailleurs, dans une étude que nous avons menée récemment en Europe, nous avons observé que 35 % des citoyens veulent prendre part à la gouvernance des entreprises. Et je note que certaines entreprises, comme Yves Rocher notamment, ont mis en place une gouvernance ouverte, qui inclut toutes les parties prenantes. Au même titre que certaines villes ont instauré un budget participatif, ces entreprises confient ainsi une partie du « portefeuille d’affaires » aux parties prenantes qui participent aux décisions stratégiques. C’est la voie à suivre. Nous devons aller non seulement vers un capitalisme durable et désirable, mais aussi vers un capitalisme des parties prenantes.

Précision Caisse d’Épargne d’Île-de-France

À la suite de la publication, le 25 octobre 2021, dans le numéro 1547-1548, d’un entretien intitulé « Les entreprises connaissent mal le sujet de l’égalité », la Caisse d’Épargne d’Île-de-France, citée dans l’article, fait les observations suivantes : « Contrairement à ce qu’insinue cet article, l’égalité femmes-hommes est un sujet essentiel pour la Caisse d’Épargne d’Île-de-France, comme en témoigne la conclusion, en 2015, 2018 et 2021 de l’accord sur l’égalité professionnelle avec les organisations syndicales représentant près de 80 % des salariés, à l’exception de la CGT, à l’origine de l’action de groupe évoquée dans vos colonnes. 50 % des cadres de la Caisse d’Épargne d’Île-de-France sont des femmes. Elles sont 40 % à être cadres supérieurs, soit 17 % de plus en dix ans. Ce rattrapage de la féminisation reste une priorité de notre politique RH. À classification et emploi identiques, femmes et hommes perçoivent le même salaire avec un écart moyen inférieur à 1 %. En outre, la Caisse d’Épargne d’Île-de-France dispose du label AFNOR sur l’égalité professionnelle, renouvelé en octobre 2020, après un audit réalisé par un expert indépendant. L’action en justice évoquée dans l’article permettra à la Caisse d’Épargne d’Île-de-France de démontrer son engagement en matière d’égalité, mais également de mettre un terme à une polémique artificiellement entretenue par une organisation syndicale minoritaire et isolée. »

Auteur

  • Lys Zohin