Décembre venu, longtemps j’ai attendu le barbu de rouge vêtu. Mais maintenant chenu, c’est la livraison annuelle du « Portrait social de la France » de l’Insee dont je guette la venue. Au fil des 243 pages de ce document ventru, voici quelques traits que pour vous j’ai retenus.

Démographie. Début 2021, la France compte 67,4 millions d’habitants. Le recul de la natalité a été plus marqué dans les départements les plus touchés par la première vague de l’épidémie, pour la plupart situés dans le Nord et l’Est de la France. En 2020, 669 000 personnes sont décédées, soit 47 000 de plus qu’attendu : c’est l’impact Covid.

Âges de la vie. Pour la génération née entre 1978 et 1988, l’âge médian au premier emploi (ayant duré au moins trois mois, y compris en apprentissage) est de 20 ans pour les femmes et 19 ans pour les hommes. L’âge médian de naissance du premier enfant est respectivement de 28 ans et 31 ans.

Monoparentalité. Dans l’ensemble des familles avec enfants mineurs (8 millions en 2018), la part des familles monoparentales a doublé depuis 1990, de 12 % à 24 %. Celle des familles recomposées est stable depuis 1999.

Élévation du niveau de formation. En 2020, la proportion de bacheliers a atteint 85 %, contre 29 % en 1985. Les femmes de 25 à 34 ans sont davantage diplômées du supérieur (53 %) que les hommes (46 %). Les jeunes sortis peu ou pas diplômés de formation initiale sont plus souvent inactifs sans chercher d’emploi (31 % contre 5 % des diplômés du supérieur). Parmi les 25-44 ans dont les parents sont ouvriers ou employés, seuls 9 % parviennent à décrocher un diplôme de niveau bac + 3 ou bac + 4 et seuls 5 % atteignent le niveau bac + 5 ou plus.

Jeunes. Surreprésentés parmi les emplois temporaires, les jeunes ont plus fortement subi les effets de la crise. En 2020, le taux d’emploi des 18-24 ans a baissé de 1,7 point par rapport à 2019 et celui des 25-29 ans de 1,3 point, alors qu’il est resté stable pour les 30-64 ans.

Seniors. Alors qu’il a reculé pour les autres catégories d’âge, le taux d’activité des seniors a continué sa progression en 2020, sous l’effet du relèvement de l’âge de départ à la retraite : pour les 50-64 ans, il a augmenté de 11,5 points en cumulé depuis 2008.

Télétravail. En 2020, 17 % des personnes en emploi exerçaient une profession dont l’activité sur site s’est maintenue toute l’année, notamment dans le secteur de la santé. Pour 40 % des personnes, le maintien à un niveau élevé du travail à domicile a limité le recul de l’activité. Pour 33 %, notamment dans l’industrie ou la construction, l’activité sur site a rapidement repris dès la fin du premier confinement.

Pouvoir d’achat. Grâce à l’intervention massive de l’État et en dépit du recul inédit de l’activité économique, le pouvoir d’achat des ménages s’est en moyenne maintenu en 2020. Par rapport aux récessions économiques passées (1973, 1993 et 2009), cette crise se distingue à la fois par son intensité, mais aussi par l’ampleur des politiques publiques déployées pour préserver le pouvoir d’achat.

Impact de notre système social. Avant redistribution, les 10 % de personnes les plus pauvres disposaient en 2020 d’un niveau de vie annuel moyen de 3 520 euros, contre 80 360 euros pour les 10 % les plus aisées, soit 22,8 fois plus. Après redistribution (par l’impôt, les prestations sociales…), ce rapport se réduit à 5,6.

Consommation. Le confinement et le télétravail ont bouleversé la structure de notre consommation en 2020 : forte chute des dépenses de transport, loisirs, habillement ; forte hausse des dépenses en téléviseurs (+ 21 %) et en ordinateurs et périphériques (+ 20 %).

Inégalités. Les ménages propriétaires d’au moins cinq logements représentent 3,5 % des ménages, mais détiennent 50 % des logements en location possédés par des particuliers.