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« Les emplois de l’inclusion peuvent aider les entreprises qui postulent à des marchés publics »

L’actualité | publié le : 17.01.2022 | Pascale Braun

Conseiller Pôle emploi détaché, vous avez créé la Bonne Boîte, puis la Plateforme de l’inclusion. Y a-t-il un lien entre ces deux applications ?

La Bonne Boîte, créée en 2015, permet de détecter des postes qui ne figurent dans aucune offre d’emploi, mais que l’intelligence artificielle repère à partir des données de Pôle emploi, de l’Urssaf et de la base des entreprises françaises. La création de la Plateforme de l’inclusion répondait à un appel d’offres lancé en septembre 2019 dans le cadre du Pacte Ambition pour simplifier la mise en relation entre les personnes éloignées de l’emploi et les entreprises d’insertion par l’activité professionnelle (IAE). Le sujet est proche, mais nous ne nous sommes pas servis de l’IA et nous nous appuyons uniquement sur l’humain. La liste des prescripteurs habilités à conventionner avec des entreprises de l’IAE s’est élargie : outre Pôle emploi, Cap’Emploi ou les missions locales, une trentaine d’associations telles Les Restos du cœur, les clubs sportifs ou Emmaüs peuvent désormais faire le lien avec des personnes susceptibles de rejoindre ces entreprises. Elles forment un réseau humain pragmatique, proche des réalités et capable de détecter ces « invisibles » que ne connaissent ni Pôle emploi, ni même les services sociaux traditionnels. Ces bénévoles orienteurs constituent notre porte d’entrée. Ils repèrent les candidats potentiels, les mettent en confiance et, le moment venu, les aident à ouvrir un compte et le mot de passe qui leur permettra d’accéder à la Plateforme de l’inclusion. Si nécessaire, ils assurent une alphabétisation numérique et mettent du matériel à disposition.

Les entreprises d’insertion sont-elles en mesure de proposer des offres à tous les profils ?

Presque, car elles sont nombreuses – plus de 4 000 sur l’ensemble du territoire et des Dom-Tom – et exercent dans des domaines très différents. En 40 ans d’existence, le réseau, qui rejoint partiellement celui de l’économie sociale et solidaire, a appris à gérer les difficultés connexes du retour à l’emploi. Ces entreprises disposent d’aides de l’État pour accompagner les salariés à réapprendre à arriver à l’heure ou à sortir de leurs problèmes d’addictions, ce qu’une entreprise classique ne pourrait pas faire. La Plateforme de l’inclusion a accès à la liste exhaustive et régulièrement mise à jour de toutes les entreprises d’IAE. Sa raison d’être est de raccourcir la distance qui les sépare des personnes éloignées de l’emploi. Dès qu’un poste est ouvert, nous établissons le contact avec le candidat potentiel pour qu’il puisse convenir d’un entretien d’embauche. Le CV n’est pas obligatoire et une fois le contrat conclu, nous ne laissons pas la personne seule face à l’administration. Le contrat dure en général deux ans, avant que la personne ne retourne vers l’emploi classique. Lorsque cette période ne suffit pas, d’autres dispositifs peuvent prendre le relais.

Les entreprises de l’IAE peuvent-elles constituer des viviers de candidats pour les RH ?

Certainement. Leurs salariés ont tous les profils – hommes, femmes, jeunes, proches de la retraite, diplômés ou non… Les structures d’insertion couvrent des champs professionnels très larges : elles relèvent de l’hôtellerie, du BTP, des espaces verts, de la restauration, de l’industrie, parfois même de l’informatique… Les emplois de l’insertion peuvent aider les entreprises qui postulent à des marchés publics, qui comportent souvent des clauses privilégiant l’inclusion. Nous avons créé une communauté de l’inclusion qui permet à l’ensemble des acteurs d’informer et d’échanger.

Auteur

  • Pascale Braun