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Sur le terrain

Qualité de vie au travail : La Maif couvre davantage les proches des personnes en situation de handicap

Sur le terrain | publié le : 31.01.2022 | Lucie Tanneau

L’assureur niortais a signé plusieurs accords sur le handicap depuis 2010. Le dernier en date améliore les aides, en particulier pour les parents ou le conjoint/la conjointe.

Presque vingt ans après la création de sa mission handicap (2004), qui implique que trois salariés accompagnent au quotidien les salariés en situation de handicap dans le groupe d’assurance, la Maif vient de se doter d’un cinquième accord handicap. L’ensemble des syndicats (CGT, CFDT, CAT, CFE-CGC, FO, UNSA Maif) l’ont signé. Un succès, puisque le dernier accord avait été approuvé sans la CGT et la CFDT. S’il reprend en grande partie le précédent accord, celui qui couvre la période 2022-2024 marque « un engagement fort et montre la maturité de l’entreprise sur ce sujet », se réjouit Marie-Cécile Lhommedé, responsable de la qualité de vie au travail (QVT) et de la diversité à la direction des ressources humaines de la Maif. L’accord a en effet été renouvelé après un diagnostic de la politique handicap en interne, réalisé par l’Agefiph. « Le taux de salariés handicapés dépasse les 6 % depuis 2018 (6,41 % en 2020), mais nous voulions nous interroger sur nos pratiques et aller chercher de nouvelles idées », explique la responsable QVT.

Aides financières

Parmi les nouveautés, l’aide financière (Cesu), allouée aux salariés parents jusqu’aux 11 ans de l’enfant (pour des tâches de ménage à domicile, par exemple), est prolongée sans limite d’âge pour les parents d’enfant handicapé. Le montant de cette prestation a été revu à la hausse (de 115 euros par mois à 125 euros). Les absences spécifiques proposées aux parents ou conjoints de personnes en situation de handicap pour des rendez-vous liés au handicap – nouveauté du précédent accord – ont, elles, été prolongées (jusqu’à quatre jours par an). Et cinq jours d’absence autorisés et rémunérés peuvent être accordés au collaborateur en situation de handicap.

De même, l’accord améliore d’autres aides financières. Ainsi, le montant pour l’aménagement d’un véhicule passe de 10 000 à 12 000 euros, « car la mobilité est clé pour aller au travail », indique Marie-Cécile Lhommedé, en précisant qu’il existe aussi une aide pour des transports spécifiques. Les conditions d’accès au dispositif de maintien des cotisations à taux plein pour la retraite des salariés à temps partiel en raison de leur handicap (sur recommandation du médecin du travail) ont également été allégées. Alors que le dispositif concernait auparavant les salariés de plus de 45 ans, il est désormais ouvert à tous, à partir de cinq ans d’ancienneté dans l’entreprise, « pour que les personnes ne se retiennent plus d’aller vers un temps partiel par crainte de l’avenir », félicite-t-elle. Afin que ces mesures bénéficient au plus grand nombre, le groupe veut communiquer davantage sur son côté « handi-accueillant ».

Confiance réciproque

« Beaucoup de salariés en situation de handicap le deviennent au cours de leur parcours professionnel, reprend Marie-Cécile Lhommedé, c’est important qu’ils aient confiance dans l’entreprise, où la fidélité est cultivée, pour oser en parler et se déclarer dans cette situation, alors que cela peut générer un déni. Notre mission handicap est là pour accompagner dans cette reconnaissance, voire repérer les collaborateurs grâce aux acteurs RH de proximité ou aux managers. Il y a de nouvelles reconnaissances de qualité de travailleur handicapé (RQTH) chaque année, indique-t-elle, ce qui est pour moi le signe d’une confiance réciproque. » Chacun de ces collaborateurs est alors reçu individuellement par la mission handicap, qui lui présente la politique de la société, et d’autres entretiens sont organisés quand la RQTH arrive à échéance. Les managers suivent aussi une formation au handicap, obligatoire. En outre, des actions de sensibilisation sont menées tout au long de l’année au siège, à Niort, ou sur des sites en région.

En 2021, 510 collaborateurs étaient en situation de handicap (avec, pour 90 % d’entre eux, une RQTH) dans le groupe et 200 à 300 salariés étaient concernés par les mesures pour les conjoints ou les parents, parmi les 8 000 collaborateurs de la Maif. L’accord prévoit de plus l’embauche et l’intégration de personnes en situation de handicap – soit le recrutement d’au minimum 40 travailleurs handicapés sur la durée de l’accord, dont 15 en CDI. Enfin, la Maif s’engage à poursuivre et à développer les contrats de prestation de sous-traitance avec des entreprises du secteur adapté (une quarantaine à ce jour).

La Maif en chiffres

La Maif, 6e assureur automobile et 1er assureur du secteur associatif, couvre trois millions de sociétaires (assurances de biens, prévoyance, santé, assistance, épargne, crédit…), pour un chiffre d’affaires de 3,7 milliards d’euros en 2019. Le groupe est devenu société à mission en 2020.

Auteur

  • Lucie Tanneau