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Bonnes pratiques

Espagne : BBVA veut renforcer la confiance en elles des jeunes filles

Bonnes pratiques | publié le : 07.03.2022 | Valérie Demon

Avec la fondation Inspiring Girls, la banque vient de lancer un mini master pour une centaine de jeunes filles, gratuit et animé en partie par des cadres dirigeantes.

Et si le leadership des femmes commençait dès l’enfance et l’adolescence ? Pourquoi, dans ce cas, ne pas l’encourager ? La fondation internationale Inspiring Girls et la banque espagnole BBVA viennent ainsi de lancer ensemble un mini master – leadership et entreprise – pour une centaine de jeunes filles, âgées de 16 à 19 ans, triées sur le volet. Lettre de motivation, dossier scolaire impeccable et bon niveau d’anglais sont les principaux critères de sélection pour ces cours gratuits. Sur quatre mois, dans quatre villes (Madrid, Barcelone, Bilbao et Séville), les jeunes filles sélectionnées vont entre autres suivre des conférences, toutes animées par des femmes. Mais pas n’importe lesquelles. « Il ne s’agit pas de professeures, mais de femmes à des postes de direction », indique Paula Gómez de la Bárcena, directrice des opérations au sein de la fondation Inspiring Girls. Une façon de montrer aux jeunes filles que ces femmes leaders à l’agenda chargé leur font confiance. D’autres cours, notamment sur l’indépendance financière, sont assurés par des salariées du BBVA. « Ces jeunes filles doivent comprendre que cette autonomie est l’une des clés de leur avenir et elles doivent donc savoir gérer leurs propres finances », indique à cet égard Marta Pérez Dorao, présidente de Inspiring Girls en Espagne. Enfin, certains cours sont menés par des psychologues, afin d’aborder les soft skills et l’intelligence émotionnelle.

« Ces jeunes filles doivent pouvoir penser qu’elles peuvent arriver là où elles veulent, assure de son côté José Antonio Gallego, responsable de la diversité (genre, LGBTQ, handicap, diversité générationnelle et culturelle) au sein de la banque. Leur horizon professionnel ne doit comporter aucune limite. » Et pour cela, « elles doivent disposer de référents féminins au sens large qui leur permettent d’imaginer les multiples possibilités d’une carrière professionnelle sans autolimitation », renchérit Luisa Gómez Bravo, Global Head de BBVA Corporate & Investment, qui participe elle-même à ce master.

Estime de soi

Voir grand et surtout, travailler sur l’estime de soi font en effet partie des principaux objectifs de ce mini master. « Nous les femmes avons grandi avec la tête remplie de stéréotypes et un manque de confiance en nous. Nous avons souvent peur de nous présenter à des postes élevés de direction et nous avons du mal à enrichir notre réseau après le travail, car nous avons des tâches familiales à effectuer », relève ainsi Paula Gómez de la Bárcena. « De nombreuses entreprises nous disent qu’elles veulent briser ce plafond de verre grâce à une parité entre hommes et femmes. Mais elles n’arrivent pas à trouver suffisamment de femmes pour des postes à fortes responsabilités », précise-t-elle.

Ajoutée aux difficultés de concilier vie personnelle et vie professionnelle, cette situation explique en partie « les handicaps des femmes pour atteindre les plus hauts postes dans les entreprises », poursuit José Antonio Gallego.

Et la banque BBVA ne fait pas exception. Si 53 % de ses salariés sont des femmes, ce pourcentage n’est plus que de 36 % en ce qui concerne les postes de direction… « Le manque de référents féminins dans de nombreux secteurs reste l’une des difficultés majeures », assure le responsable de la diversité. « Il est effectivement difficile de rêver à quelque chose que l’on ne connaît pas, ajoute Paula Gómez de la Bárcena. Dans d’autres programmes que nous menons, nous faisons donc rencontrer des ingénieures, des scientifiques ou des spécialistes femmes en intelligence artificielle avec des adolescentes pour que les mythes tombent et que ces jeunes filles voient qu’elles peuvent rêver et que ces femmes ne sont pas simplement enfermées dans des tâches subalternes, au fond d’un laboratoire. Bref, elles peuvent s’identifier à elles. »

Les enseignements ne sont pas qu’à sens unique. « Je me suis rendu compte du privilège d’être un homme blanc, ce dont je n’étais pas totalement conscient auparavant, avoue José Antonio Gallego. C’est un véritable apprentissage et une société plus diverse est un avantage pour tous. »

Une fondation espagnole qui rayonne dans le monde

La fondation Inspiring Girls en Espagne, créée en 2017, travaille sur tous les secteurs et multiplie les projets. Cette fondation fait partie d’un mouvement mondial, lancé en 2015 par une Espagnole, Miriam González, dont le mari, Nick Clegg, a été vice-Premier ministre du Royaume-Uni entre 2010 et 2015. De nombreux pays ont ensuite créé leur propre structure.

Auteur

  • Valérie Demon