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Sur le terrain

Insertion : La section de rugby et un restaurant de Pau s’engagent pour les jeunes

Sur le terrain | publié le : 28.03.2022 | Irène Lopez

Dans le cadre du plan #1Jeune1Solution, l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) a lancé, il y a un an, La Promo 16.18. Quelque 7 000 jeunes de 16 à 18 ans ont bénéficié de ce programme d’accompagnement. Deux entreprises paloises témoignent.

« Je fonctionne au feeling. Si le jeune est motivé, s’il me montre qu’il veut travailler avec nous, alors, je suis prêt à lui donner sa chance. En contrepartie, il doit s’impliquer totalement », confie Jean-Pierre Box, responsable de la section paloise de rugby (cinq salariés, 480 licenciés), qui vient de donner sa chance à Dorian Laquay, 17 ans. Ce dernier rejoint la quarantaine d’éducateurs que compte l’académie. Grâce à La Promo 16.18, Dorian, qui était en rupture scolaire, va bénéficier d’un programme original de trois à quatre mois d’accompagnement pour lui ouvrir un avenir professionnel. Il a choisi de préparer un brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport. À travers dix ateliers thématiques, le jeune va développer sa confiance en lui, valider l’acquisition des compétences et des expériences auprès de Jean-Pierre Box, son tuteur.

École de la confiance

La Promo 16.18 constitue l’un des volets du plan #1Jeune1Solution et s’inscrit dans le cadre de l’obligation de formation des jeunes de 16 à 18 ans, créée par la loi du 26 juillet 2019 « Pour une école de la confiance ». Le programme vient compléter les dispositifs existants pour lutter contre le décrochage scolaire. Quelque 106 centres Afpa, partout en France, ont été mobilisés pour accueillir ces jeunes. « Ce programme a été conçu pour apporter une réponse à la problématique spécifique des jeunes de 16 à 18 ans sans solution, qui est devenue encore plus aiguë durant la période de crise, précise Pascale d’Artois, directrice générale de l’Afpa. Il s’agit, avec ce parcours, de lever les obstacles que peuvent rencontrer ces jeunes, en commençant par la représentation qu’ils se font d’eux-mêmes et du monde qui les entoure. C’est une fois que nous avons travaillé sur ces éléments fondamentaux qu’il devient possible de les aider à construire leur projet professionnel. Nous remplissons ainsi pleinement notre mission de service public, auprès des publics qui sont aujourd’hui parmi les plus fragilisés et éloignés de l’emploi. »

Concrètement, au cours de son mi-temps au sein de l’école de rugby, Dorian encadre des groupes d’enfants. Il se rend dans les écoles de Pau et fait découvrir le rugby aux plus jeunes. En parallèle de son rôle d’animateur, il doit conduire un projet Sport Santé, de sa phase de construction à son financement. Il a choisi de concevoir des ateliers d’hygiène alimentaire (comment bien se nourrir quand on fait du sport, quels aliments privilégier avant un entraînement, etc.). Tous les jeudis, son tuteur et lui font un point de la situation, construisent ensemble les échéances, partagent les difficultés du rôle d’animateur le cas échéant…

De plain-pied dans le monde professionnel

« L’avantage de ce programme est que les jeunes bénéficiaires rentrent très vite dans le monde professionnel. Ils passent du monde adolescent au monde adulte. Ils sont salariés (600 euros par mois), ont droit à cinq semaines de congés et ont des comptes à rendre », explique Jean-Pierre Box. À terme, Dorian aura les compétences et la pratique pour travailler dans un centre culturel, une municipalité ou un centre de remise en forme.

Les résultats obtenus au cours de cette première année sont très positifs : sur les 7 000 jeunes accueillis, 80 % ont suivi le programme jusqu’au bout et 65 % ont trouvé une voie professionnelle par le biais d’une embauche directe (emploi ou apprentissage), ou en intégrant une formation longue et qualifiante qui leur permettra de se former à un métier. Et 35 % de jeunes poursuivent leur parcours en garantie jeunes, à l’École de la 2e chance, en Epide (Établissement pour l’insertion dans l’emploi) ou en service civique.

Parmi ces jeunes, une majorité de garçons (près de 70 %). Ils sont âgés de 17 ans (60 %) et sont sans diplôme pour 90 % d’entre eux. Les quatre premiers secteurs visés en sortie de La Promo sont le second œuvre bâtiment, le service à la personne, le commerce et l’hôtellerie-restauration. C’est ce dernier secteur qu’a choisi Malory Carpentier, 17 ans, en apprentissage à L’Ombrière, un restaurant de Pau. Il espère être embauché l’année prochaine à temps plein, comme l’a été l’apprentie précédente.

La Promo 16.18 serait-elle l’une des solutions du contrat d’engagement jeune ? Cela y ressemble.

Auteur

  • Irène Lopez