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Santé : Le taux d’absentéisme a baissé l’an dernier

À retenir | publié le : 04.04.2022 | L. Z.

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Santé : Le taux d’absentéisme a baissé l’an dernier

Crédit photo L. Z.

L’évolution est encourageante : en 2021, le taux d’absentéisme a reculé dans les entreprises françaises. C’est ce qui ressort de deux études croisées sur l’absentéisme, menées par le groupe Diot-Siaci, spécialiste du conseil et du courtage en assurance de biens et de personnes pour les entreprises. Les résultats sont issus d’une enquête conjointe avec l’Ifop menée auprès de 3 000 salariés, dont 1 000 ayant été arrêtés au moins un jour en 2021, et d’un observatoire statistique mis en place par Diot-Siaci qui porte sur quatre années, de 2018 à 2021, et sur un périmètre constant de 750 entreprises, avec en moyenne 470 000 individus par an.

Si plus d’un tiers des salariés ont été en arrêt au moins un jour dans l’année et que l’absentéisme a augmenté chez les plus jeunes, de même que la durée d’absence moyenne, qui a fortement progressé chez les cadres, il n’en reste pas moins que le taux d’absentéisme s’inscrit à 4,94 % sur l’année 2021 et se rapproche ainsi du niveau observé avant la crise Covid-19 (4,78 % en 2019). L’absentéisme a toutefois augmenté pour les moins de 35 ans entre 2019 et 2021 (+ 11,6 %), alors qu’il demeure plutôt stable pour les plus de 35 ans (+ 0,6 %). En comparant l’évolution de l’absentéisme chez les cadres et les non-cadres, l’étude des indicateurs montre des différences très marquées : l’absentéisme des cadres a diminué de plus de 10 %, celui des non-cadres a augmenté de 7 %. En revanche, la durée moyenne des arrêts est à la hausse pour l’ensemble des populations et ce phénomène est particulièrement marqué chez les cadres.

Pandémie, mais aussi TMS et RPS

En outre, la pandémie n’explique pas tout. Certes, l’an dernier, 44 % des arrêts de travail étaient liés au Covid-19, mais les troubles musculo-squelettiques (15 %), les risques psychosociaux (14 %) et les accidents de travail (12 %), qui constituent des enjeux majeurs de santé au travail, restent également très présents dans les motifs cités par les salariés absents. Et « d’autres indicateurs ne laissent plus de place au doute : 60 % des salariés français considèrent que leur métier est susceptible d’avoir des conséquences négatives sur leur santé mentale et ils sont 50 % à exprimer des conséquences sur leur santé physique », ajoute le commentaire de l’étude. Pour poursuivre : « Lorsqu’on s’interroge sur les causes de l’absentéisme, la notion d’engagement est souvent mise en cause. Pourtant, certains résultats de l’enquête ne confirment pas forcément les corrélations directes entre engagement et absentéisme : on découvre que 79 % des salariés arrêtés ont une bonne opinion de leur entreprise et 84 % d’entre eux se sentent bien intégrés au sein de leur entreprise. »

Les résultats de l’étude invitent enfin à avoir une appréciation nuancée des effets du télétravail : d’un côté, le temps de trajet a un impact fort sur le nombre moyen de jours d’arrêt sur l’année (3 jours pour les personnes qui ne se déplacent pas, contre 7,8 pour les salariés qui ont une durée de trajet de plus d’une heure) et de l’autre, 29 % considèrent que le télétravail augmente leur charge de travail. La reconnaissance et le stress sont également au cœur des préoccupations, puisque près d’une personne interrogée sur deux estime que son travail n’est pas reconnu à sa juste valeur et 48 % déclarent être stressées au travail. Dernier point étudié, le retour au travail après une absence. Parmi les salariés absents, 69 % s’estiment soutenus par leurs collègues à leur retour, mais seulement 34 % se sentent accompagnés par leur DRH…

« L’analyse croisée des résultats de l’observatoire Diot-Siaci et de l’enquête Ifop nous oblige à nous recentrer sur les éléments fondamentaux de santé au travail, estime Sabeiha Bouchakour, directrice QVT-prévention-absentéisme chez Diot-Siaci. L’organisation du travail, les modes de management, la charge de travail et la reconnaissance sont clairement identifiés comme les leviers dont nous disposons pour agir. Les considérations vagues ou abstraites liées au « bien-être » doivent laisser place à une analyse pragmatique et systémique de l’organisation du travail. »

Auteur

  • L. Z.