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Qatar : Amnesty International demande à la Fifa d’agir face aux mauvaises conditions de travail dans la sécurité

À retenir | publié le : 25.04.2022 | Lys Zohin

Al Janoub stadium Al Wakrah Qatar. This stadium is the second am

Alors que débutera, à l’automne 2022, la coupe du monde de football au Qatar, et que, déjà, de nombreux rapports ont fait état de violations des droits des travailleurs, essentiellement des migrants venus d’Ouganda, du Kenya, du Bangladesh et du Pakistan, oeuvrant à la construction des infrastructures, les experts d’Amnesty International font cette fois-ci appel à la Fifa pour qu’elle agisse contre les "abus systématiques et structurels" en matière de conditions de travail dans la sécurité, que ce soit dans les hôtels, les aéroports et les transports ou les stades. Le nouveau rapport d’Amnesty décrit aussi bien des pratiques comme des heures supplémentaires non payées et l’absence de jours de congé que des amendes punitives et des discriminations raciales, tout cela équivalant à du "travail forcé". "La Fédération internationale de football doit profiter de son pouvoir pour faire pression sur le Qatar afin que les réformes promises sur le marché du travail et les lois soient appliquées, car si de bonnes pratiques ne sont pas mises en place aujourd’hui, les abus vont continuer, et ce, bien après que les fans soient rentrés chez eux à l’issue de la coupe du monde", a déclaré Stephen Cockburn, le chef du département justice économique et sociale d’Amnesty International. Malgré les interventions du gouvernement qatarien pour, entre autres, mettre fin au système de la kafala, qui empêche les travailleurs migrants de changer d’employeur sans le consentement de ce dernier, et imposer une augmentation du salaire minimum, dans les faits, de nombreux abus se poursuivent, souligne Amnesty. Certains travailleurs interrogés par l’ONG rapportent qu’ils doivent travailler jusqu’à 84 heures par semaine, alors que la loi limite le maximum à 60 heures, d’autres qu’ils doivent enchaîner des journées de 16 heures d’affilée, tandis que nombreux sont ceux qui déclarent se voir refuser leurs jours de repos et le paiement de leurs heures supplémentaires par leur employeur, qui n’hésite pas à les menacer de les renvoyer chez eux s’ils se plaignent. "Alors que la coupe a déjà été entachée par de nombreuses violations des droits des travailleurs lors de la construction des infrastructures, la Fifa doit réagir face à ces nouveaux abus dans la sécurité pour que l’évènement ne soit pas plus discrédité", a conclu Stephen Cockburn.

Auteur

  • Lys Zohin