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Chine : une image ternie en Afrique

À retenir | publié le : 16.05.2022 | L. Z.

Les cas d’abus et de mauvais traitements de leurs salariés par des sociétés chinoises implantées sur le continent ne cessent de fleurir sur les réseaux sociaux, quand ce ne sont pas des poursuites judiciaires dont les dirigeants font l’objet… Ainsi, il y a quelques semaines, un tribunal rwandais a condamné le gérant d’une mine exploitée par une société chinoise à 20 ans de prison après qu’une vidéo le montrant « corrigeant » un salarié à coups de fouet a fait le tour des réseaux sociaux. Au point que l’ambassade de Chine à Kigali s’est fendu d’un communiqué déclarant que tous les citoyens chinois dans le pays devaient se conformer au droit du travail local… De même, l’an dernier, un serveur kényan s’est vu attribuer l’équivalent de 25 000 euros de dommages et intérêts après avoir été fouetté par le patron d’un restaurant chinois, le tout filmé sur un téléphone portable. D’autres cas incluent des mauvais traitements infligés à des travailleurs d’un chantier chinois de construction d’un chemin de fer au Kenya et l’expulsion d’un commerçant chinois qui avait employé des termes racistes, y compris envers le président kényan, qu’il avait ainsi traité de « singe » en 2018. Sans oublier, en République démocratique du Congo, d’autres faits de maltraitance ainsi que de travail d’enfants dans les mines de cobalt, gérées là aussi par des Chinois, et révélés récemment dans la presse locale…

Ces incidents font partie d’une longue série d’abus rapportés par des ONG, avec, au total, 181 violations des droits humains et des travailleurs répertoriées entre 2013 et 2020 et en lien avec des investissements chinois en Afrique. Et bien sûr, ce n’est sans doute que la partie émergée de l’iceberg… Mais si la Chine, qui investit et prête à tout va sur le continent, sans exiger de la part des gouvernements de contreparties en matière de démocratie ou de droits humains, y a une énorme influence, elle commence désormais à s’inquiéter de sa réputation. Au-delà des consignes données au Rwanda, l’ambassade de Chine en Namibie a ainsi récemment publié un petit guide pratique pour ses expatriés, leur donnant des conseils sur la manière de gérer les salariés locaux, qui vont de « ne pas brandir une arme pour effrayer les salariés » à « toujours laisser les autorités nationales se charger de ce genre de situation »…

Auteur

  • L. Z.