Soutenu par Sopra Steria et Accenture, L’Autre Cercle a mené, avec l’Ifop, une enquête, inédite en Europe, sur la visibilité – ou l’invisibilité – des lesbiennes et bisexuelles en entreprise. Et les résultats prouvent que ces profils font souvent face à une double peine, celle d’être femme dans un milieu du travail encore empreint de sexisme, en particulier dans les secteurs très masculins, et celle d’être « en dehors de la norme » édictée par le milieu professionnel, et, ce, malgré les différentes mesures prises pour l’égalité. Ainsi, moins de la moitié des lesbiennes et bisexuelles sont « visibles » de leurs collègues, et moins d’un tiers de leur hiérarchie. Non seulement cette situation crée une charge mentale très lourde pour ces femmes, mais en plus, une forte proportion d’entre elles – environ 40 % – s’isolent et renoncent à des évènements conviviaux d’entreprise, pour ne pas avoir à amener leur conjointe, mais, pis, aussi à certains droits, comme l’accès à la mutuelle, pour éviter d’inscrire un autre nom féminin sur les documents, ou à la prise d’un congé parental à l’accouchement de leur compagne.

La lesbophobie a en effet la vie dure. Près d’une lesbienne ou bisexuelle sur quatre a ainsi déclaré avoir entendu des remarques désobligeantes au travail. L’Autre Cercle, qui milite pour les droits des LGBT+ à être eux-mêmes au travail, sortira en décembre prochain un guide à l’usage des employeurs pour tenter de faire évoluer la culture et les pratiques au sein des organisations. Entre-temps, l’association, qui a lancé récemment sa campagne pour les rôles modèles LGBT+ en entreprise, espère avoir, contrairement aux années précédentes, davantage de candidates à la fin mai.