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Transition écologique : Le patronat veut une fiscalité des entreprises allégée pour protéger le climat

À retenir | publié le : 23.05.2022 | Gilmar Sequeira Martins

La transition écologique est un sujet que le Medef « prend au sérieux ». Son président, Geoffroy Roux de Bézieux, a pris soin de le répéter à plusieurs reprises lors de la présentation de l’étude Rexecode sur les investissements devant assurer la « décarbonation » de l’économie afin d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Comment ? Sans surprise, il faudra des « dépenses d’investissements supplémentaires ». D’ici 2030, Rexecode a calculé que les dépenses nécessaires représenteront un effort supplémentaire compris entre 2,1 % à 2,9 % du PIB, soit entre 58 et 80 milliards d’euros en plus par an. Comment répartir l’effort ? Pour Rexecode, les ménages devraient débourser 37 milliards d’euros et les entreprises, 43 milliards d’euros. Pour celles-ci, l’investissement supplémentaire représente entre 9 % et 12 % des montants actuels. L’étude dresse la liste des secteurs les plus émetteurs de CO2 : les transports (31 %), l’industrie manufacturière (19 %), l’agriculture (19 %), les bâtiments (17 %), la production d’énergie (10 %) et le traitement des déchets (4 %). Pour le président du Medef, l’équation est complexe, car les travaux de rénovation des logements restent coûteux et il faut attendre cinq ans avant d’avoir un retour sur investissement sur l’achat d’un véhicule électrique et de 10 à 20 ans sur la rénovation thermique d’un logement, par exemple. Il appelle ainsi à pérenniser et à améliorer la Prime Rénov et déplore que les entreprises financent les transports collectifs sans en bénéficier à hauteur de leur investissement. Un sujet devenu crucial à l’heure où le prix des carburants atteint des sommets. Or rappelle-t-il, « 78 % des salariés effectuent les trajets domicile-travail en voiture ».

Pour la « planification »

Pour surmonter ces obstacles, le patron des patrons prône – exceptionnellement – la « planification », car « les enjeux dépassent les horizons de projection habituels des entreprises ». Citant le cas de la Suède, qui a su maintenir à un niveau stable le prix de la tonne de CO2, le président du Medef souligne que « la planification devra se faire une fois pour toutes jusqu’en 2030 », afin d’éviter les changements annuels intempestifs. La transition écologique revêt une telle importance que Geoffroy Roux de Bézieux envisage même de réviser les règles européennes régissant les aides d’État, avançant que la crise climatique est « un cas de force majeure ».

Comment financer de tels investissements ? Pour le chef du Medef, trois options sont envisageables : la réduction des marges des entreprises, mais cela présente à ses yeux un danger pour la pérennité des entreprises et des emplois, la réduction des impôts de production, solution qui a ses faveurs, ou la création de ressources supplémentaires, comme pourrait le permettre la réforme des retraites…

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins