Leader mondial de l’accueil de réfugiés, le Canada est aussi l’un des pays qui misent sur l’immigration économique pour croître, d’autant qu’avec la reprise, les entreprises souffrent d’un manque de main-d’œuvre criant. Certes, son histoire est différente de celle des pays européens, puisqu’il s’est construit sur la venue de « pionniers ». Mais la réalité d’aujourd’hui est la même des deux côtés de l’Atlantique en matière de pénurie de bras et de cerveaux. Pourquoi, dans ces conditions, l’Europe et la France n’adopteraient-elles pas une vraie politique migratoire pour permettre à son économie de croître et d’innover ? Pourquoi faut-il laisser la question aux mains de personnels politiques qui préfèrent leurs intérêts électoraux au soutien de l’activité ? Quand les entreprises, notamment via les DRH, monteront-elles au créneau avec des propositions pratiques ? Certaines le font déjà, tandis que d’autres agissent sur le terrain. Mais pour l’heure, la discrétion, voire l’hypocrisie sont encore souvent de mise. Aider les réfugiés ukrainiens. D’accord. Faire venir des talents de la tech. Bien sûr. Mais pour le reste… Pourtant, de la restauration à la sécurité, des soins aux personnes âgées au bâtiment, l’économie française s’appuie aussi, et largement, sur des migrantes et des migrants. Mieux vaudrait les former, même en amont, organiser leur venue et les aider à s’insérer dans le monde du travail plutôt que les rejeter aux marges de la société.