Qu’est-ce qui peut pousser les salariés à entrer et à rester dans leur entreprise ? Deux chercheurs, Rémi Keuleyan et Aline Scouarnec, ont posé la question à environ 200 salariés d’industries alimentaires. Il en résulte une typologie des attentes, parue dans le dernier numéro de la Revue de gestion des ressources humaines, dont les employeurs peuvent se saisir pour « développer une marque employeur susceptible de servir les intérêts stratégiques de l’entreprise ». En échange de leur engagement, les salariés « traditionnels » (31 %) « sont à la recherche d’un emploi à proximité de leur domicile, en contrat à durée indéterminée » et d’avantages sociaux collectifs. Les « coéquipiers » (29 %) « adoptent un esprit d’équipe similaire aux sportifs et sont fortement influencés par les encouragements de leur entourage ». Les « hypermodernes » (19 %) doivent pouvoir « évoluer régulièrement ou occuper un poste avec des tâches diversifiées dans le but de gagner en polyvalence ». Les « libérés » (11 %) ont besoin d’autonomie dans leur travail et de contraintes minimales, sur le modèle des « entreprises libérées ». Les « ambitieux » (10 %) sont attirés par les fonctions décisionnelles bien rémunérées et les entreprises prestigieuses. À l’heure actuelle, ces différents profils coexistent au sein des entreprises alimentaires. La gestion des carrières doit donc « rester flexible si elle souhaite répondre à ces attentes variées. » Néanmoins, il est probable que les entreprises privilégient une tendance plutôt qu’une autre en fonction des salariés qu’elle souhaite recruter et fidéliser.