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Plein-emploi or not plein-emploi ?

Chroniques | publié le : 11.07.2022 | Jean Pralong

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Jean Pralong : L’expertise du Lab RH

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L’expertise du Lab RH par Jean Pralong

À la veille des vacances, pourquoi ne pas jeter un œil à quelques données éclairantes sur l’année que nous venons de vivre ? Le quotidien est saturé par les problèmes de recrutement et la chasse aux candidats. Qu’en est-il vraiment ?

Voici donc une première information : notre pays compte près de 10 % d’actifs de moins que les pays comparables de l’OCDE. Dit autrement, le nombre de salariés à répartir entre les entreprises est inférieur à celui des pays dont les besoins sont comparables aux nôtres. Ces 10 % d’actifs manquants créent un déficit qui explique, en partie, nos problèmes récurrents de recrutement. Sommes-nous, pour autant, au plein-emploi ? Non, car seule 39 % de la population française est en emploi. Le chômage des jeunes et des seniors est une réalité, sur laquelle les conditions économiques actuelles, pourtant favorables, semblent ne pas avoir de prise.

Résumons les choses autrement : l’emploi français est partagé entre trop peu d’actifs. La préférence pour les hard skills, alors qu’il faudrait analyser des soft skills transférables, n’est sans doute pas pour rien dans cette situation. Elle conduit à restreindre le vivier des candidats possibles à la poignée de ceux qui viennent du même métier et du même secteur. Les recruteurs sont comme ces entrepreneurs qui tentent de percer dans l’océan rouge d’un marché déjà très saturé au lieu de rechercher des océans bleus, c’est-à-dire des territoires qui restent à conquérir.

Or le marché du travail regorge d’océans bleus, pour peu qu’on fasse les quelques pas de côté nécessaires pour les repérer. Une des réalités contemporaines est l’émergence de la multi-activité chez beaucoup d’individus. Ces activités, dites extra-professionnelles, le sont de moins en moins. Certaines sont légales, d’autres moins. Pour beaucoup, elles représentent un complément de revenus et une source de compétences remarquable. Dans tous les cas, elles font rarement l’objet d’une présentation sur les traditionnels CV ou sur leurs équivalents numériques. Ces compétences sont grises : elles passent sous les radars des recruteurs tant les candidats ont du mal à les évoquer. Or elles sont un gisement qui ne demande qu’à être exploré.

Pour cela, il ne serait pas inutile de dissocier les compétences de leurs lieux d’acquisition. L’évaluation objective des compétences, par des tests, notamment, permet cette décontextualisation. Un petit pas de côté pour les recruteurs, un grand pas vers le plein-emploi, vraiment…

Auteur

  • Jean Pralong