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Grands dossiers de la rentrée : Gestion des temps

Gestion des temps : Le CET universel, un dispositif séduisant, mais complexe

Grands dossiers de la rentrée : Gestion des temps | publié le : 25.07.2022 | Natasha Laporte

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Gestion des temps : Le CET universel, un dispositif séduisant, mais complexe

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Un compte épargne-temps portable, monétisable et universel : l’idée a été défendue par Emmanuel Macron lors de sa campagne électorale. La mesure, dont les modalités restent à préciser, est encore loin d’être adoptée. Une telle réforme pourrait en outre s’avérer difficile à appliquer, en particulier dans les petites entreprises.

« Permettre à chacun de choisir différemment son temps de travail dans le cycle de vie, son rapport au travail, à son temps et à l’argent qu’on gagne », grâce à un compte épargne-temps (CET) portable, monétisable et universel, pour monétiser ses RTT et jours de congé ou bien les mettre de côté et choisir, plus tard dans la vie, d’avoir plus de temps pour soi et ses proches : voici, en substance, l’une des propositions lancées lors de la campagne présidentielle par le candidat Emmanuel Macron.

Universel, car il bénéficierait à l’ensemble des travailleurs. Portable, car en cas de changement d’entreprise, il suivrait le salarié tout au long de sa carrière. Dans sa forme actuelle, le CET n’est en effet ni l’un ni l’autre : il permet certes au salarié d’accumuler des droits à congés rémunérés ou de bénéficier d’une rémunération en contrepartie des périodes de congé ou de repos non pris ou des sommes qu’il y a affectées, mais sa mise en place est soumise à une convention ou à un accord d’entreprise ou de branche. Enfin, il est peu répandu : ce sont essentiellement les salariés des grands groupes qui en bénéficient.

Or dans les petites entreprises, la mise en place d’un CET universel risque de virer au casse-tête. « Dans une PME, c’est compliqué de remplacer les absences. Si quelqu’un veut partir trois mois, si je n’ai plus de vendeur en magasin ou plus de chef d’atelier, comment je fais pendant ces trois mois ?, s’inquiète Éric Chevée, vice-président chargé des affaires sociales de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Dans la grande entreprise, on supplée ce type d’absences. Pas dans la PME. » Il a cependant quelques pistes à proposer. « Si on devait développer la mesure, pourquoi ne pas en faire un dispositif de départ à la retraite anticipé, notamment pour des métiers pénibles ou plus exposés que d’autres ? », suggère-t-il. En tout état de cause, ce que la CPME mettra avant tout sur la table, « c’est que la décision finale doit revenir au chef d’entreprise », tranche-t-il.

Auteur

  • Natasha Laporte