Certains ont fini leurs études juste avant la pause estivale. Diplômés ou non, nombre de jeunes sont à la recherche d’un emploi pour la rentrée. Que doivent faire les employeurs potentiels pour les embarquer ? Les comprendre, d’abord, dans leur diversité, car tous n’ont pas les mêmes aspirations. Les repérer aussi, via les plateformes de mise en relation, puis les convaincre avec les arguments adéquats, qui varient, là aussi, et enfin, tenter de les garder, au moins un temps… Pour cela, il faudra trouver la bonne façon de les manager et surtout, de les faire grandir. Tout un programme pour les DRH, qui est au cœur de ce numéro spécial sur les jeunes et l’emploi.

Ils ont fait parler d’eux lors des cérémonies de remise de diplômes, avant l’été. Les jeunes d’AgroParisTech, de Polytechnique et de l’École nationale supérieure agronomique de Toulouse, entre autres, n’ont pas hésité à exprimer haut et fort leur défiance, face à un monde du travail ne leur promettant, selon eux, que de poursuivre sur la lancée d’une croissance débridée, irrespectueuse de l’environnement et peu encline à s’intéresser aux enjeux sociaux. S’il s’agit sans doute d’un mouvement de fond, difficile, cependant, de faire des généralisations. Les 15-29 ans, qui représentent 17,4 % de la population totale en France, selon l’Insee, sont loin de constituer un groupe homogène. Certains exigent du sens au travail, certes, mais d’autres, les non-diplômés, en particulier, veulent tout simplement un job, gage d’autonomie.

Et certains sondages, aux résultats parfois contradictoires, montrent, comme c’est le cas de celui de Glassdoor, réalisé en avril 2022 sur 1 000 jeunes entre 18 et 25 ans, que le salaire est encore le critère numéro 1 pour sélectionner leur futur emploi… De fait, 58 % des répondants considèrent la rémunération comme l’élément le plus important pour déterminer leur choix. Viennent ensuite la qualité de vie (41 %) et la proximité du lieu de travail (39 %). Un résultat confirmé par une étude conjointe de la Macif et la Fondation Jean Jaurès – « Les jeunes et l’entreprise », réalisée avec l’institut BVA en fin 2021 – auquel s’ajoute le fait que le cadre interne de l’entreprise est également un point central. Ainsi, plus de la moitié des répondants (55 %) estiment que la bonne ambiance au travail est un critère décisif pour eux. Enfin, les grandes sociétés du CAC 40 ne feraient plus rêver… Seuls 13 % des jeunes interrogés pour l’étude « Les jeunes et l’entreprise » affirment vouloir en rejoindre une. Les PME locales, les start-up et les entreprises de l’économie sociale et solidaire sont celles qui sont plébiscitées par les nouvelles générations. Cela dit, le classement 2021 des étudiants (en école de commerce ou d’ingénieur) d’Universum place encore les grands groupes (de LVMH à L’Oréal, d’Airbus à Google), en tête des préférences… Alors, que veulent les jeunes ? Aux DRH de le découvrir – puis d’y répondre concrètement…