Le triptyque n’a pas changé : d’une part, les consommateurs, qui peuvent, par leur choix, montrer leurs préoccupations concernant le climat, de l’autre l’État, qui, par la réglementation, incite aux changements de comportements, et enfin, les entreprises, dont le rôle est multiple. Elles peuvent à la fois sensibiliser leurs salariés – ce qu’elles font de plus en plus, notamment avec l’aide de La Fresque du climat -, réduire leur consommation d’énergie en vue de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre, revisiter leur gamme de produits voire leur business modèle. Et si les grandes entreprises du CAC 40 sont déjà, peu ou prou, en ordre de bataille, le mouvement touche désormais les PME et les ETI. Puisque toutes jouent leur survie. Car si elles pensaient que leur prospérité à venir dépendait avant tout de la reprise économique post-pandémie, voici qu’une nouvelle crise, géopolitique mais aussi environnementale, leur rappelle qu’elles doivent consentir de nouveaux investissements pour préserver le long terme. Certaines diront qu’elles n’en ont pas les moyens. Mais le prix de plus en plus élevé de l’énergie ne peut que les inciter à l’économiser, à optimiser l’efficacité des process de production ou à échanger des produits fossiles contre des énergies renouvelables. Autre prix à payer, celui des vagues de chaleur, corolaires du dérèglement climatique, qui pèsent aussi bien sur la santé des collaborateurs que sur leur productivité. Bref, si les dirigeants d’entreprise ne sont pas tous encore convaincus de l’intérêt d’agir en faveur du climat pour préserver la planète, ils peuvent en tout cas y être sensibles pour des raisons financières. Sans oublier leur aversion aux risques. D’ailleurs, « le levier qui les mobilise le plus, relève Hélène Chauviré, manager de Carbone 4, un cabinet de conseil en stratégie climatique, c’est l’ensemble des risques auxquels ils s’exposent s’ils ne font rien. » Nombreux sont ceux qui font désormais preuve de leadership sur ces sujets. De leadership partagé, qui plus est. Car il s’agit, en effet, de coconstruire leur nouveau business modèle avec l’apport des salariés, afin de les embarquer et de profiter de leur expérience du terrain. Un partage des compétences – et des responsabilités – qui donnera d’autant plus de sens aux efforts à faire, pour une sobriété choisie plutôt que subie.