C’est à l’occasion d’un mentoring bien spécifique que Pierre Bévierre, DRH du groupe Coface, a compris « la puissance de ce processus », dit-il. Il s’agissait, pour une jeune femme LGBT+, de lui faire prendre conscience de certaines difficultés qu’elle pouvait rencontrer au travail. Il a donc été décidé, à la suite de l’une des enquêtes trimestrielles internes concernant le moral des troupes et faisant notamment apparaître une insatisfaction de la part des seniors quant à leurs opportunités d’évolution, d’utiliser le même principe. Les managers seniors peuvent, sur la base du volontariat, se faire mentorer par des plus jeunes. « Lorsque nous avons lancé l’idée, nous avons reçu de nombreuses candidatures, aussi bien de la part des seniors que de celle des jeunes », indique-t-il. Une façon de combattre les biais entre générations, d’autant que la moyenne d’âge, dans le groupe, est aujourd’hui de 45 ans, contre 50 il y a cinq ans. Et un outil supplémentaire pour « accroître la collaboration, sans oublier que ces échanges permettent de valoriser le travail et la contribution de chacun », note Tina Zimmermann, auditrice interne dans le groupe et volontaire pour du mentorat. Jennifer Forest, directrice du data management, s’est elle aussi portée candidate, « immédiatement », dit-elle. Depuis vingt ans qu’elle travaille dans le groupe, elle attend avec impatience d’échanger avec des plus jeunes. « Peut-être proposeront-ils de nouvelles façons de faire les choses. J’y suis tout à fait ouverte », poursuit-elle. À cela s’ajoute un enrichissement culturel, puisque Coface est présent dans 60 pays et que tout problème de compréhension peut générer des risques dans ses activités – ce qui serait un comble pour le groupe spécialisé dans l’assurance-crédit aux entreprises…