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Billet

Temps variable à nuageux

Billet | publié le : 31.10.2022 | Lys Zohin

Si les commerciaux ont traditionnellement une part variable à leur salaire, correspondant à l’atteinte d’objectifs de vente fixés à l’avance, tandis que les traders bénéficient d’un bonus en fonction des résultats financiers de leur desk et que les PDG et autres top managers se voient gratifiés d’une prime, en particulier lorsque le cours de l’action de la société monte en Bourse, voici que, depuis deux ou trois ans, de plus en plus souvent et pour de plus en plus de fonctions –  qui vont de la préparation des commandes dans les entrepôts du commerce en ligne à des tâches administratives ou managériales –, le salaire fixe se voit assorti d’une prime. Comment interpréter cette tendance à la généralisation du variable ? Les employeurs veulent, évidemment, avec cette promesse de revenus supplémentaires, inciter à une meilleure performance des collaborateurs. Et dans ce cas, l’argent est évidemment une bonne arme, même si ce n’est pas la seule. Mais n’est-ce pas aussi le symptôme d’une culture d’entreprise qui a du mal à susciter l’engagement des salariés ? Autre question : ne faudrait-il pas penser que les fixes sont trop bas, les primes ne venant, en fait, que compenser cette faiblesse ? Un péril, surtout en cette période d’envolée du coût de la vie. Enfin, n’y a-t-il pas un risque plus large à vouloir mesurer le résultat d’un travail et à en calculer la valeur comme cela se faisait dans le passé, à la tâche, aux pièces ? Autrement dit, à vouloir valoriser l’effort, ne risque-t-on pas de dévaloriser le travail ?

Auteur

  • Lys Zohin