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Chine : Fonctionnaire, un job en or ? Pas vraiment, mais…

À retenir | publié le : 16.01.2023 | Lys Zohin

Dans quelques jours, environ 2,6 millions de jeunes Chinois vont passer l’examen en vue de décrocher l’un des 37 000 postes à pourvoir dans la fonction publique. En ces temps de chômage accru – près d’un jeune de 16 à 24 ans est actuellement sans emploi, tandis que les grands noms de la tech licencient à tour de bras –, la perspective d’un emploi stable, en tant que fonctionnaire de base ou, puisque c’est la Chine, comme assistant en matière de censure, attire. « Les jeunes n’ont tout simplement pas assez d’opportunités ces temps-ci dans le secteur privé », relève ainsi dans le New York Times Alfred Wu, professeur à la Lee Kuan Yew School of Public Policy de Singapour. L’examen national de la fonction publique est un rituel pour lequel certains jeunes Chinois passent des heures à bachoter et dépensent des fortunes en cours particuliers. Car il faut répondre à plus d’une centaine de questions, concernant les maths, l’analyse de données, la science et l’économie, et écrire plusieurs dissertations sur des questions sociales et de politiques gouvernementales. Une fois cette étape franchie avec succès, il faut encore passer plusieurs entretiens et voir son passé étudier avec soin. Mais reste ensuite le poste. Les tâches confiées au début peuvent être répétitives, sans parler des horaires à rallonge et d’une hiérarchie tatillonne. En outre, l’application de la politique zéro Covid, extrêmement stricte, qui échoit aussi aux fonctionnaires, en a rebuté plus d’un. Mais certaines recrues s’accrochent, de peur de ne pas trouver d’emploi dans le privé. Et les jeunes Chinois subissent aussi la pression de leurs parents, qui valorisent traditionnellement le fait de travailler pour l’État et ont souvent tout sacrifié pour les études de leur enfant.

Auteur

  • Lys Zohin