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Spécial agriculture

Pénibilité : Ah, que la terre est basse !

Spécial agriculture | publié le : 25.02.2023 | L. Z.

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Pénibilité : Ah, que la terre est basse !

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Faciliter le travail de production agricole fait partie des nécessités actuelles, dans le but de limiter la pénibilité et les troubles musculo-squelettiques – et espérer ainsi susciter de nouvelles vocations. Exemples d’avancées avec différents outils issus de la révolution AgTech : exosquelette, robot, scooter des vignes…

Problème de dos, du fait de la station assise sur un tracteur qui cahote, problèmes d’articulations, en raison de postures pénibles, à l’étable, notamment, exposition à des risques chimiques en cas d’épandage d’engrais ou de pesticides, pression psychologique, à l’occasion d’une mauvaise récolte, de la perte d’une vache lors du vêlage ou tout simplement parce qu’elle a avalé une canette de bière jetée au bord d’une route et incluse ensuite dans le fourrage, ou de dettes qui s’accumulent… La profession, en indépendant comme en tant que salarié, n’est pas de tout repos. Et les troubles musculo-squelettiques sont légion et nettement plus fréquents que dans d’autres secteurs de l’économie. Cela dit, depuis l’avènement de l’AgTech, la révolution technologique au service de l’agriculture, les conditions de travail s’améliorent pour les professionnels qui adoptent de nouveaux outils – capteurs et logiciels de surveillance pour les animaux ou l’hydrométrie au pied des plantes, drones pour l’évaluation de la pousse dans les parcelles, robots pour le binage et le sarclage, exosquelette pour aider à la traite, « scooter des vignes » afin de faciliter la taille… Bienvenue à la ferme digitale.

La taille des vignes facilitée

Préserver la colonne vertébrale des viticulteurs ou, comme le dit la Mutualité sociale agricole (MSA), « la colonne vertébrale des entreprises : la santé des salariés »… L’institution qui gère la santé, les accidents du travail et la retraite des exploitants et salariés agricoles s’intéresse logiquement aux troubles musculo-squelettiques. Or la taille des vignes est un exercice pénible pour le dos, les épaules, les poignets, puisqu’il faut tenir un sécateur pendant des heures, se courber ou s’accroupir en cas de vignes basses, lever au contraire les bras pour des ceps en hauteur… À moins de bénéficier d’un « scooter ». Conçu au début des années 2000 à la demande d’un producteur de muscadet soucieux des conditions de travail de ses ouvriers, c’est depuis le produit phare de la société Constructions Humeau, à Saint-Pierre-Montlimart (Maine-et-Loire), qui l’exporte dans le monde entier. Il permet d’avoir le bas du dos bien maintenu, les genoux et les pieds au sec et les bras à la bonne hauteur, puisque le siège monte et baisse en fonction de la vigne et du terrain.

La traite de vaches en toute sérénité

Plusieurs éleveurs/producteurs de lait les ont expérimentés ces dernières années dans diverses régions. Tous n’en sont pas satisfaits, mais les exosquelettes, que les salariés de la logistique ou du Groupe La Poste ont également testés, laissent espérer des bienfaits. Ils permettent en effet, alors que le travail de traite impose des efforts physiques, de les limiter. Certes, l’exosquelette doit être adapté – sinon, l’assistance peut être trop forte et les bras se lever tout seuls, par exemple, ou le contraire ! Il doit aussi correspondre au gabarit et à la morphologie de celui ou celle qui le porte. Et si certains producteurs de lait voient déjà plus loin, en espérant se doter de robots de traite, qui font leur apparition sur le marché, ces technologies ne doivent pas faire oublier l’essentiel qu’est l’aménagement de la salle, la hauteur des quais de traite, le poids des instruments…

Auteur

  • L. Z.