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Le journal des RH

« Le numérique impactera tous les métiers »

Le journal des RH | Formation | publié le : 01.04.2019 | Laurence Estival

Seul un tiers des Français voit l’intérêt de se former pour développer ses compétences numériques. Un chiffre qui situe l’Hexagone dans le dernier tiers des 34 pays étudiés. Explications avec Lucas Tourny, responsable de re.sources, le lab de réflexion de Randstad, auteur de l’enquête.

Comment expliquer ce faible enthousiasme ?

Lucas Tourny : Il n’y a pas de foyer de résistance – 64 % des salariés français considérant que le numérique va avoir un impact positif sur leur emploi –, mais une incompréhension. Pour une majorité de salariés, se former au numérique ne veut pas dire grand-chose, la plupart ne souhaitant pas devenir développeur ou data scientists… Mais à côté des formations techniques, il y a aussi une dimension culturelle que tout le monde doit acquérir, car la digitalisation va impacter tous les métiers. Prenons le cas d’un responsable du recrutement qui voit arriver un chatbot dans son entreprise : s’il n’a pas besoin de connaître la technique qui est derrière ce chatbot, il a en revanche intérêt à comprendre comment il va trier les candidats et les positionner.

Les catalogues des organismes de formation sont relativement discrets sur l’acquisition de ce type de compétences très pointues…

L. T. : C’est pourquoi les entreprises privilégient les programmes sur mesure, correspondant à leurs besoins. Toutefois, il existe déjà des formations qui permettent de s’initier aux méthodes issues du numérique, utilisées dans de multiples domaines : l’agilité, le design thinking, la coconstruction de produits avec les utilisateurs… En France, il y a aussi l’idée très ancrée que c’est à l’entreprise de proposer aux salariés des formations, pour leur permettre d’évoluer. Dans de nombreux pays, les individus ont l’habitude de se prendre en main. La réforme de la formation pourrait permettre de changer les mentalités.

À condition de déclencher une prise de conscience.

L. T. : Il y a tout un travail de pédagogie et un accompagnement à effectuer. C’est d’ailleurs intéressant de constater que certains des pays qui sont aujourd’hui les plus « techno-optimistes » sont ceux qui ont été les plus touchés par la crise de 2008, à l’image de l’Italie, de l’Espagne ou de la Grèce. Ils ont pris conscience que l’acquisition de compétences numériques était l’une des conditions de leur survie !

Auteur

  • Laurence Estival