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 165 candidatures pour Territoires zéro chômeur de longue durée (Laurent Grandguillaume)

Marché de l'emploi | publié le : 01.09.2021 | Flora Peille

« Droit à l’emploi et revenu universel : faut-il choisir ?» Tel est le débat porté cette année par les parties prenantes de l’association Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD) pour son université d’été prévue le 4 septembre. Son président, Laurent Grandguillaume, réaffirme l’importance de mettre en place des solutions hétérogènes et expérimentales dans les territoires.

Pour quelles raisons est-il nécessaire de débattre autour de la question du revenu universel ?

Laurent Grandguillaume : Le chômage de longue durée est en augmentation. Il faut expérimenter toutes les idées progressistes dont les solutions sont pérennes. Certains départements en France se positionnent autour de l’expérimentation d’un revenu universel. Cela n’empêche en rien la mise en place de Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD) qui propose des emplois locaux car il y a des complémentarités et des oppositions. Le revenu universel peut, en effet, être complémentaire d’une activité. Nous sommes convaincus qu’avec la transition écologique, énergétique ou l’économie circulaire, le besoin d’activités évolue avec des besoins humains non délocalisables. Certains partisans du revenu universel pensent que l’on tendrait vers la fin du travail avec l’automatisation et la robotisation. Toutefois, nous nous rejoignons sur l’importance d’expérimenter plusieurs voies possibles. L’enjeu est de voir si elles sont conciliables.

Rencontrez-vous des freins aux expérimentations ?

L. G : L’État français étant très centralisé, l’idée d’expérimenter localement n’est pas toujours bien perçue. Il est essentiel de discuter avec les autres acteurs pour assurer notre objectif commun : assurer la dignité des populations. Notre particularité réside dans le fait que, souvent, les initiatives ont vocation à s’homogénéiser alors que nous prônons une forme d’altérité. Sur un même territoire, plusieurs dispositifs sont parfois nécessaires pour gérer les complexités. De la même manière, rechercher des solutions alternatives en s’adaptant aux territoires est intéressant. Jusqu’à présent, les actions s’opèrent par des décisions macro-descendantes. Ces solutions ne fonctionnent pas. Cela est d’autant plus visible actuellement avec l’augmentation de la défiance de personnes qui ne se sentent pas représentées ou qui n’ont pas accès aux droits auxquels elles pourraient prétendre. Par ailleurs, les discussions avec les ministères ne sont pas toujours simples. Les interlocuteurs institutionnels veulent des impacts rapides, ils doivent répondre à l’immédiateté. Réintroduire le temps de l’action et de la prise en main de l’expérimentation par les acteurs est nécessaire.

Le résultat des élections présidentielles de 2022 pourrait-il remettre en cause l’expérimentation TZCLD ?

L. G : Nous ne sommes pas inquiets. La mise en œuvre de la deuxième étape de l’expérimentation, votée à l’automne 2020 et qui permet son étendue à plus de 50 territoires supplémentaires, est en cours. Nous avons déjà recensé la candidature de 165 territoires. L’enjeu actuel est d’assurer la troisième étape qui, par une nouvelle loi, permettra à tous de s’approprier TZCLD à partir du moment où il est sérieusement conçu. Nous allons donc poursuivre le travail de pédagogie et de partage de convictions auprès des représentants parlementaires et communiquer auprès de certains candidats.
Si l’État équilibre ce système basé sur la dépense passive et le chiffre d’affaires financé par l’État et les départements, les coûts seront moins importants pour la société que la gestion de personnes en situation de chômage de longue durée, en perte de confiance et pour lesquelles les dommages collatéraux tels que les problèmes de santé s’aggravent. Les activités, pour lesquelles les contrats d’embauche sont exclusivement à durée indéterminée, répondent à des besoins locaux sans rentrer en concurrence avec les entreprises implantées sur place.

Auteur

  • Flora Peille