Au troisième trimestre, le nombre d’emplois vacants a progressé de 3 %, portant le volume total à 372 100 postes, selon les dernières données communiquées par la Dares, la direction statistique du ministère du Travail. C’est le secteur tertiaire marchand qui enregistre la hausse la plus forte (+6 %), suivi par la construction (+4 %). La tendance n’est pas générale puisque certaines branches enregistrent une réduction, comme l’industrie (-6 %) ou le tertiaire non marchand (-1 %). Par rapport à la situation prévalant avant la crise sanitaire, la dégradation est forte. Depuis le quatrième trimestre 2019, le nombre d’emplois vacants a augmenté de 76 % et tous les secteurs sont touchés. L’industrie est la plus impactée (+87 %), suivie de près par le tertiaire marchand (+75 %), le tertiaire non marchand (+74 %) et la construction (+65 %).

Dans le détail, au troisième trimestre 2022, la moitié (50 %) des emplois vacants correspond à des emplois inoccupés (qui disposaient auparavant d’un titulaire qui est parti), un quart (25 %) à des emplois nouvellement créés et un cinquième (21 %) à des emplois encore occupés mais sur le point d’être libérés. Ces moyennes sont stables sur les trois premiers trimestres de l’année avec des variations selon les secteurs. La part des emplois inoccupés dans les emplois vacants est ainsi relativement élevée dans le secteur privé de l’enseignement, la santé et l’action sociale (61 %), ainsi que dans le commerce de gros et de détail, les transports, l’hébergement et la restauration (56 %).

L’étude de la Dares rappelle que le phénomène n’est pas totalement nouveau puisque le nombre d’emplois vacants augmente sans discontinuer depuis 2016. L’année 2021 marque cependant une nette accélération avec une progression de +76 % entre le premier trimestre 2021 et le troisième trimestre 2022, faisant passer le nombre d’emplois vacants de 211 500 à 372 100. Sur la même période, la part des emplois inoccupés parmi les emplois vacants a augmenté de 12 points entre le premier trimestre 2016 (38 %) et le troisième trimestre 2022 (50 %), alors que la proportion d’emplois nouveaux reculait de 9 points, passant de 34 % à 25 %, et celle des emplois occupés sur le point de se libérer de 4 points, passant de 25 % à 21 %.