Alors que les géants de la tech américaine licencient à tour de bras, le phénomène semble pour l'instant épargner le secteur en Inde. Mais si nombreux sont ceux, sur le million et demi de techies que compte le pays, en particulier à Bangalore, qui ont vu leur salaire tripler pendant la pandémie, du fait d'une pénurie de main-d'œuvre, l'envolée s'est essoufflée avec la crise économique mondiale. Et « l'hiver tech », comme certains experts appellent le mouvement de licenciement massif qui s'est emparé de la tech américaine, pourrait bien arriver dans le sous-continent au printemps prochain. Les salaires y baissent déjà, les offres d'emploi sont nettement moins nombreuses – selon les estimations de la profession, le secteur a connu un recul des recrutements de 41% en septembre –, et si la saison de la fin de l'année est généralement plus calme en ce qui concerne les embauches, les entreprises ont, selon les observateurs, désormais un budget qu'elles ne veulent pas dépasser en matière de masse salariale. Pis, 3.800 techies ont été licenciés ces trois derniers mois, selon les données du site Layoffs.fyi. Enfin, désormais, les entreprises cherchent plutôt à embaucher de jeunes diplômés, qui sont moins chers. Sous l'effet d'une baisse de la demande de la part des entreprises européennes et américaines, qui confiaient une partie de leurs activités aux petits génies de Bangalore, Randstad s'attend dans un premier temps à une baisse de 25% des recrutements en 2023, et, dans un second temps, les licenciements pourraient débuter pour de bon dans les mois qui viennent.