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100.000 emplois en danger dans la filière automobile française

Formation | publié le : 22.04.2021 | Benjamin d'Alguerre

Les effets conjugués de la fin programmée du moteur thermique au profit de l’électrique, le durcissement de la réglementation européenne environnementale et l’interdiction progressive de l’accès des agglomérations de plus de 150.000 habitants à certains véhicules polluants, pourraient coûter près de 100.000 emplois (sur 190.000) à la filière automobile française, relève l’Observatoire de la métallurgie, dans un rapport sur les mutations de l’emploi et des compétences, publié le 21 avril. Une prévision qui confirme la tendance à la baisse de l’emploi dans le secteur depuis la crise des subprimes. Durant la décennie 2010, près de 76.500 emplois ont déjà été détruits, soit « une baisse deux fois plus forte que dans l’industrie nationale », rappelle l’Observatoire. Et l’année 2020 a accéléré la tendance avec près de 13.000 destructions d’emplois supplémentaires recensées.

« Les évolutions récentes ne peuvent plus être poursuivies longtemps. La construction automobile et son empreinte sur l’économie nationale se réduisent pour des raisons qui dépassent la seule politique de compétences, raison d’être des branches professionnelles. Ces raisons sont multiples : positionnement stratégique fragile, faible coopération inter-entreprises, difficulté d’accès aux ressources technologiques malgré les pôles de compétitivité, pression fiscale et sociale. Le désavantage du territoire national se constate au déséquilibre considérable entre la France et l’Allemagne dans les projets d’implantation d’usines de batteries des véhicules électrifiés », note l’Observatoire.

L'évolution de l'automobile va nécessiter une transformation des compétences en profondeur pour que la filière française se mette au diapason des évolutions technologiques et environnementales. Entre 2020 et 2025, près de 30 métiers relevant de la R&D, de la production, de la maintenance ou de la sécurité informatique sont considérés comme « en développement » ou « en tension » et nécessiteront des plans de développement massifs des compétences chez les constructeurs. D’ores et déjà, le dispositif des Transitions collectives (TransCo) est regardé de près par l’OPco 2i (industrie) pour favoriser les reconversions des salariés menacés dans leur emploi. Mais les besoins vont plus loin : la filière appelle l’Éducation Nationale à son secours en vue d’un sérieux renforcement des mathématiques dans les programmes scolaires pour préparer les ingénieurs et techniciens de demain.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre