Alors que 210.000 jeunes diplômés (de Bac+3 à Bac+5) tentent d'intégrer, en ce mois de septembre, un marché de l’emploi dégradé par les conséquences de la crise sanitaire, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) a décidé de muscler son offre d’accompagnement en direction de ces futurs cadres. « Bien sûr que ces jeunes diplômés sont mieux armés que leurs homologues qui le sont moins – ou pas – mais ce serait une erreur de croire qu’ils seront épargnés par les difficultés d’insertion », analyse Gille Gateau, directeur général de l’Association. Preuve en est : depuis juillet 2020, Pôle emploi a enregistré une augmentation de 68% (+110.000 personnes) des jeunes diplômés dans les chiffres du chômage. Et ce, alors que les offres d’emploi cadres et assimilés accessibles à des profils juniors recensés dans les fichiers de l’Apec ont diminué de 42% entre janvier et août avec un pic lors des deux mois de l’été. 92.500 offres d’emploi potentielles sont passées sous le nez des jeunes ayant obtenu leur diplôme en fin d’année universitaire 2019-2020 et 50.000 d’entre eux se sont inscrits auprès des services de l’Apec pour obtenir une prestation d’accompagnement. « Une multiplication par trois des demandes », calcule Gilles Gateau.

Même si les aides à l’embauche (4.000 euros par entreprise pour le recrutement d’un moins de 26 ans jusqu’à un salaire de 2,5 SMIC) ou à l’alternance (8.000 euros pour un alternant majeur), récemment entrées en vigueur, pourraient limiter la casse annoncée sur l’emploi des jeunes, l’Apec a décidé de déployer son propre programme d’accompagnement. Lancé le 22 septembre, le programme « Objectif premier emploi » prévoit d’accompagner 50.000 de ces jeunes diplômés (au lieu des 22.000 habituels suivis en vitesse de croisière). Dans ce but, une trentaine de consultants seront recrutés entre septembre et juillet, qui seront chargés spécifiquement d’animer des séances de préparation au recrutement d’environ 4 heures et destinées à des groupes de 10 à 12 jeunes diplômés en recherche d’emploi afin de leur permettre de monter leur propre « plan d’action » vers l’emploi. « Ceux dont le plan est trop flou ou mal agencé pourront bénéficier de prestations de suivi complémentaires », ajoute Gilles Gateau. Des prestations de conseil en ligne pour les usagers éloignés des grandes métropoles sont également prévues à l’agenda. Voté à l’unanimité des partenaires sociaux du conseil d’administration de l’Apec, ce programme sera financé par l’État à hauteur de 3 millions d’euros. Une grande campagne de communication sur les réseaux sociaux et à la radio doit prochainement débuter pour informer les jeunes concernés de l’existence de l’opération.